Juridiction de l’Ordinaire du lieu

NOTICE

Geel1

Monastère de Geel, rue Du Pas

Le monastère de Geel est fondé par les Annonciades de Tirlemont, le 12 avril 1853, après que le cardinal Sterckx, archevêque de Malines, a donné son accord pour cette nouvelle fondation.

Le 21 décembre 1852, le Père Eyskens, curé doyen de Geel, vient demander aux annonciades de Tirlemont, avec permission de l’archevêque bien sûr, de se fixer dans sa paroisse. Il se trouve à Geel une grande maison bourgeoise, avec jardin et autre bâtiment à vendre. Les sœurs achètent donc cette maison avec les dépendances. Cette propriété est achetée à monsieur Janssens de la Hault, le 25 février 1853 ; elle se situe rue Du Pas, à Geel. Les travaux d’aménagement commencent immédiatement. Les sœurs prennent possession de leur nouveau couvent le 12 avril 1853. Et, de son côté, l’évêque envoie l’acte de l’érection canonique au doyen de Geel.

Les sœurs fondatrices de Tirlemont quittent leur monastère le 12 avril : cinq sœurs de chœur et deux sœurs converses. Ce sont les sœurs Marie Aloysia Michiels, Maria Héléna Hubrickx, Josephina Martens, Marie Philoména Joosten, Maria Monica Engels, Maria Clara Vanderrycken, Maria Bernardina Eymael qui repartira à Tirlemont en 1865. Elles sont accompagnées de l’Ancelle du monastère de Tirlemont, mère Joanna Eymael et du Père De Brouwer, directeur spirituel de la communauté. L’arrivée à Geel se fait sans encombre. Elles sont accueillies par le curé doyen Eyskens et par tout le clergé. Dans l’après midi, le bourgmestre et son conseil viennent assurer les sœurs de leur sympathie. Vers 17h00, les sœurs, avec les autorités ecclésiastiques, se retrouvent à l’église paroissiale Saint-Amand. Précédées par la fanfare, par des petites filles vêtues de bleu et par le Saint Sacrement, les sœurs se dirigent vers leur monastère. Le Saint Sacrement est déposé dans la chapelle provisoire. Puis : Bénédiction du Saint-Sacrement et Te Deum.

On commence de suite à préparer des locaux pour de futures classes. En effet, comme la communauté de Tirlemont à cette époque, celle de Geel aura son école. Mère Joanna Eymael reste deux mois à Geel afin de mettre en route la communauté tant au spirituel qu’au temporel. Elle repart à Tirlemont après avoir donné aux sœurs leurs charges. La communauté compte déjà 9 membres car entre temps sœur Maria Juliana Van den Dries et sœur Maria Scholastica Poels ont rejoint le groupe. Le monastère est dédié à saint Joseph. Sœur Maria Aloysia est désigné comme Mère Vicaire ; elle est chargée par la Mère Ancelle de Tirlemont de la direction de la communauté qui reste maison dépendante de Tirlemont.

Les sources montrent qu’au début de la fondation, les difficultés n’ont pas manqué, sans préciser lesquelles ; mais la communauté peut compter sur l’appui du curé-doyen de Geel, le Père Eyskens.

Un an après la fondation, l’ancelle de Tirlemont mère Joanna Eymael vient visiter sa communauté, avec sœur Marie Augustine Visschers qui restera à Geel. Peu de temps après, d’autres sœurs arrivent de Tirlemont : sœurs Marie Agnès Geeraerts, Marie Anastasia Vansprang et Maria Anna Swinnen, si bien que la maison devient trop étroite. En 1856, un terrain est acheté afin de bâtir une chapelle. Afin de réunir les fonds nécessaires en vue des constructions nouvelles, (chapelle et autres bâtiments), les habitants ont organisé une exposition qui permet de récolter une certaine somme d’argent en vue du paiement des travaux. Le complément a été donné par la communauté de Tirlemont. Les plans d’une chapelle et d’une infirmerie ont été dessinés par monsieur Trosaer, architecte. Le 12 avril 1859 : pose de la première pierre des futurs bâtiments. Les travaux sont supervisés par le frère de sœur Marie Engelberta, le Père Van Roy, curé de la paroisse « Sint-Dymfna » de Geel, et par monsieur Martinus Vandermaezen. Le 17 août de la même année, décès de l’Ancelle du monastère de Tirlemont, mère Joanna Eymael. Lors de sa dernière visite à Geel, les sœurs l’avaient trouvée bien fatiguée. Ce décès et d’autres difficultés que les sources ne mentionnent pas dans leurs sources ralentissent les travaux. La prise de possession des nouveaux bâtiments ont lieu cependant l’année suivante, en 1860. La chapelle est bénie le 12 avril 1860. Les autorités de la ville sont présentes. Le Saint Sacrement est porté en procession, de l’ancien oratoire à la nouvelle chapelle. La clôture, rompue à cause des travaux, est rétablie. De nouvelles sœurs arrivent encore de Tirlemont : sœurs Maria Knops, Marie Léonarda Michielsen et Lgnatia Jacques, de sorte qu’en 1861 le monastère compte 15 moniales, toutes ayant fait profession au monastère de Tirlemont. Jusqu’à cette date, l’ancelle est celle de Tirlemont, le monastère de Geel étant encore maison dépendante. En raison de ce statut, il n’y a donc pas encore de noviciat – le noviciat se faisant au monastère de Tirlemont. L’expérience apprend aux sœurs, selon les sources, que ceci n’est pas une bonne chose.

La communauté de Tirlemont, voyant que la fondation s’enracine bien à Geel, pense alors à demander l’autonomie du monastère de Geel, auprès des autorités ecclésiastiques. Le projet est soumis au cardinal Sterckx qui l’approuve en 1861. Les sœurs, procèdent alors à l’élection de leur Ancelle : sœur Marie Aloysia Michiels, la Mère Vicaire ayant eu la responsabilité de la communauté depuis le début de la fondation, est élue. La communauté s’organise sous sa responsabilité et celle des sœurs qui la secondent, Assistante et Conseillères. Des postulantes vont se présenter. En 1864, des travaux sont entrepris pour un mur de clôture ; des stalles sont placées dans le chœur des religieuses.

1864-1865 sont des années difficiles à cause de plusieurs accrocs de santé, de plusieurs décès. De plus, les entrées se raréfient. Alors, une fois de plus, le monastère de Tirlemont envoie du renfort : arrivent sœur Marie Emmanuel Davits, sœurs Maria Félicité Cuypers, en 1865. Entre 1897 et 1932, les entrées reprennent et vont se succéder. Si bien qu’il faut agrandir, d’où achats successifs de terrains et de jardins. Vers 1915, une école libre est fondée sur la paroisse « Sint-Dymfna », par le monastère de Geel.

L‘ouverture de cette école a commencé pendant la première guerre mondiale. Entre 1915-1917, la paroisse Sint-Dymfna s’étend de plus en plus. Après la guerre, de par la loi du ministre Jules Destrée, l’enseignement devient obligatoire – ce qui n’était pas le cas avant guerre. Le nombre d’enfants qui ne savent pas lire est grand. Les jeunes filles habitant dans les bourgs éloignés du monastère ne peuvent pas suivre les cours de l’école du monastère, rue Du Pas. Alors, le curé De Vel pense que pour le bien de la paroisse, il doit y avoir une école sur le territoire de Sint-Dymfna. Il prend contact avec l’évêché, le cardinal Mercier, primat de Belgique. Le cardinal se tourne vers les Annonciades de la rue Du Pas et demande aux sœurs d’envoyer à Sint-Dymfna quelques sœurs pour commencer l’école. Sœur Maria Mechtilda, institutrice à l’école du monastère de Geel, va alors avoir la permission du cardinal et de la mère Ancelle d’aller enseigner à Sint-Dymfna. Tous les jours, matin et soir, donc, elle fait le trajet à pied, du monastère à Sint-Dymfna. Le 2 octobre 1917, elle écrit à l’inspecteur de l’enseignement : « Les classes à Sint-Dymfna ont été ouvertes aujourd’hui, 2 octobre. Nous avons commencé très pauvrement avec quelques bancs de l’église, puisque les pupitres de classe ne sont pas encore arrivés. Nous les attendons pour cette semaine…. ». En 1934, il y a 5 classes, avec chacune deux sections.

En 1935, l’évêché demande à l’Annonciade de commencer à Geel une école d’enseignement moyen pour jeunes filles car il n’y en a pas dans la ville. Alors, l’école primaire de Sint-Dymfna va être laissée aux Annonciades apostoliques d’Huldenberg et sœur Marie Madeleine qui se trouve à Sint-Dimfna commence l’année scolaire 1936-1937 à l’école technique qui deviendra l’Institut Sainte-Marie. A ses frais, les Annonciades construisent en 1936 les premiers bâtiments de cet Institut, dans l’enclos du monastère de la rue Du Pas. En 1954, un second bâtiment est construit. La première pierre est posée par monseigneur Van Eynde, le 25 mars 1954. On y scelle une boîte de plomb avec à l’intérieur l’histoire de l’école. Entre 1959-1960, un troisième bâtiment est construit destiné à la nouvelle section « Humanités Techniques ». L’Institut Sainte-Marie compte alors 3 sections :

– École professionnelle
– École technique (couture) avec deux cycles : inférieur, supérieur.
РHumanit̩s Techniques avec ̩galement deux cycles : inf̩rieur, sup̩rieur.

En 1963, après mûres réflexions, tant au niveau de la communauté qu’au niveau de l’Ordre en général, il est décidé d’abandonner l’enseignement – les exigences de l’enseignement devenant de plus en plus incompatibles avec les exigences de la vie contemplative, à l’Annonciade. Le 15 septembre 1964, les sÅ“urs abandonnent l’enseignement. Les Annonciades apostoliques d’Huldenberg vont donc pour la seconde fois « récupérer » l’école des Annonciades de Geel. Le30 mars 1965, l’abandon est effectif : l’école primaire (400 élèves) et l’école technique (300 élèves) sont cédées aux Annonciades d’Huldenberg.

Les bâtiments du monastère, les biens immobiliers, les jardins et le chemin appartenant au monastère sont aussi achetés par les Annonciades d’Huldenberg. Entre temps, il avait été décidé par les supérieurs ecclésiastiques, en accord avec les trois monastères concernés, la fusion des communautés de Tirlemont, de Geel, et de Merksem. Les sœurs vont donc se regrouper à Merksem, le 30 octobre 1965. Et le 30 octobre 1970, cinq ans après, elles partiront à Westmalle, dans un monastère nouvellement construit pour elles. Malgré les sacrifices et les souffrances cachés que cette fusion a suscité, l’espérance ne manquait pas. De 1853 à 1965 : la communauté de Geel a compté 79 sœurs.

SOURCES MANUSCRITES

Archives des Annonciades de Westmalle (AAW) – versées au KADOC (Université catholique de Louvain).
Archives des Annonciades de Thiais (AAT) – copie manuscrite de l’Obituaire du monastère de Geel, 1853 1965.

SOURCES IMPRIMÉES

Othon [de Pavie (Ransan)], Le bienh. Gabriel-Maria …, p. 315-316.
Van Troy B., Sint-Maria-Instituut, 1936-1986, Sint-Maria-Instituut, Geel,1987.

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