Juridiction des Frères Mineurs ou de l’Abbaye de Saint-Germain des Prés ?

Notice

Les Annonciades de Saint-Nicolas de Port, en Lorraine, chassées par la guerre, vont s’établir à Paris en 1636, après en avoir reçu la permission de l’Évêque de Metz, qui est aussi abbé de l’Abbaye Saint-Germain des Prés, à Paris. L’inauguration a lieu le 1er septembre 1636, en sa présence.  Le 26 septembre 1636, les Annonciades sont autorisées par l’Official de Saint-Germain, Pierre Martin,  à faire dire la messe dans le nouveau couvent. L’acte autorisant la fondation est du 4 septembre 1636.  Le monastère se situe d’abord rue du Bac, puis rue de Vaugirard – monastère que les religieuses ont fait construire. La reine de France en est la fondatrice. Le monastère est fondé sous le vocable du « Saint-Sacrement ».

Dès 1637, les Annonciades venant de Lorraine reçoivent des novices qui, elles, sont issues des provinces françaises. La cohabitation de sœurs lorraines et de sœurs françaises ne sera pas sans difficultés.

Quelques dates : les archives nationales possèdent les procès verbaux des visites, faites avant la vêture, par l’official de l’Abbaye de Saint-Germain ou par l’Abbé lui-même, monseigneur Henri de Bourbon, évêque de Metz et Abbé de Saint-Germain, pour les années 1637-1640 ; elles possèdent également un petit cahier cousu, à la couverture en papier, décorée de fleurs où se trouvent les procès verbaux des Professions pour les années 1636-1639 – procès verbaux établis par l’Abbé de Saint-Germain.

Le 20 juin 1638, le prieur de Saint-Germain, Pierre Martin, donne permission à la Mère Ancelle « d’aménager une honnête maison », c’est-à-dire capable de subvenir aux besoins temporels des moniales.  Le 26 avril 1640, a lieu la visite canonique faite par le prieur de l’Abbaye Benoît Brachet. A cette date, sœur Marguerite de Saint-Vrain est Ancelle, Henriette de Saint-Joseph, Assistante.

En 1647, les Annonciades remercient l’Abbé de Saint-Germain de leur avoir donné un confesseur. Est-il franciscain ? Le 4 juillet 1647, le prieur de l’Abbaye de Saint-Germain des Prés  fait la visite du monastère. C’est le Père Firmin Rainssant. Le monastère est en effet sous la juridiction de l’Abbaye en ce qui concerne le temporel. Selon l’acte capitulaire du mardi 4 février 1648 : les Annonciades refusent de se soumettre à la juridiction de l’Ordinaire étant, pour le spirituel, sous l’obédience des Frères Mineurs.

Le 16 août 1647, un mémoire est établi sur la division entre les sœurs lorraines et les sœurs françaises. Ce sont les religieuses françaises,  « françaises parisiennes »,  qui signent ce document. Le 20 septembre 1647, les sœurs Jeanne de la Croix, Barbe de la Trinité, Magdeleine de Jésus et Angélique de Sainte-Élisabeth demandent à pouvoir s’installer à Fécamp.

En 1656, les Annonciades doivent vendre leur monastère, ayant des difficultés financières. Elles retournent alors dans leur monastère d’origine, à Saint-Nicolas-de-Port. Les religieuses Augustines du monastère de l’Assomption, au faubourg Saint-Honoré, achètent alors les bâtiments laissés vides par le départ des Annonciades. D’abord connu sous le vocable de Notre-Dame de la Présentation, le monastère le devient sous celui de Notre-Dame de Grâce. En 1664, ces religieuses sont obligées de vendre leur couvent, pour les mêmes raisons que leurs devancières. Le monastère se trouve inoccupé pendant un certain nombre d’années. En 1698, le couvent est alors repris par les Frères des Écoles Chrétiennes qui en font leur premier noviciat, le baptisant « la Grand-Maison ». Les Frères y demeurent jusqu’en 1703. Ensuite, il semblerait que les bâtiments aient abrité une communauté d’Augustines de l’Assomption.

Sources manuscrites

Archives Nationales (liasse S 4412, liasse L 772..) ; Archives départementales du Cher, fonds des Annonciades. Voir également : généralités « monastères Île de France ».

Sources imprimées

Berty A., Topographie historique du vieux Paris, imprimerie nationale, 1882.

Bouillart Dom Jacques, Histoire de l’Abbaye de St-Germain des Prés, Paris, 1724.

FF, tome 4, 1921, p. 92.

Hillairet J., Connaissance du vieux Paris, Paris, 1945, p. 28,29,336,337,460,461.

Ribot John E., Sur les pas de Saint Vincent de Paul, Nouvelle Cité, 2010 : 3. Hôpital des Petites Maisons ou Petits Ménages (21 rue de Sèvres, Paris 7e).

***

Shares
Share This