Au temps de la contagion

L’épidémie de coronavirus marquera la vie de notre monastère comme celle de la planète. Depuis le 15 mars, nous vivons enfermées sur nous-mêmes : seule une sœur va acheter le pain une fois par semaine. Nous n’avons pas été atteintes par la maladie comme nos sœurs de Thiais : nous pouvons en rendre grâce. Comment avons-nous vécu cet enfermement ?

Les temps de prière nous ont soutenues puisque nous avons le bonheur de pouvoir célébrer et continuer notre vie de louange. Mais l’absence de nos amis et fidèles paroissiens nous manque. Une assemblée d’Église qui vibre à l’amour du même Seigneur vivant et ressuscité.

Puis, nous avons tiré profit de ce temps donné, chacune à sa manière. Pour les unes, ce furent des moments de jardinage pour entretenir le parc qui aurait souffert de l’absence de nos bénévoles. Des heures de grand air et d’activité physique bienfaisante. Pour d’autres, ce furent des périodes de tris et des rangements, d’inventaires et de classement. Enfin faire ce que l’on n’a jamais le temps de mener à bien !

L’accueil est terriblement vide. Il nous tarde de renouer avec cette vocation de service, de partage,  de retrouver tous ces groupes qui mettent de la vie dans notre hôtellerie. Quand pourrons-nous leur ouvrir à nouveau nos portes ?

Il nous aura fallu apprendre à nous dessaisir de nos projets, de nos projections, de nos habitudes. Une expérience d’abandon entre les mains de la Providence. Aujourd’hui je vais bien, qu’en sera-t-il demain ?

Ces journées auront resserré nos liens fraternels : ensemble affronter chaque journée, nous soutenir,  prier pour les malades que nous connaissons, partager la même espérance.

Dans cette période si différente, nous avons grandi dans la foi, l’amour et l’espérance.

 

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