D’un confinement à l’autre

Confinement…Un goût de déjà-vu. Mais quelles différences entre le confinement du printemps à Grentheville et celui de l’automne ?

Le premier concernait une communauté en bonne santé, profitant d’un laps de temps gratuit pour mettre de l’ordre, jouir du grand air, s’adonner à des travaux variés et plutôt agréables. Bien-sûr, l’incertitude régnait, voire l’inquiétude, devant cette crise sanitaire qui ne faisait que commencer et provoquait déjà de nombreux décès…

Le confinement de l’automne se présente de manière différente. D’abord la communauté est touchée de plein fouet,  à des degrés divers mais bien éprouvants. La totalité des sœurs est positive à la  covid et plusieurs sont couchées avec de fortes fièvres. Il en résulte une fatigue générale et durable. Une situation inédite mais bien gérée grâce aux conseils de notre médecin et de nos sœurs infirmières. Les offices sont aménagés. Cette fois, l’eucharistie est rendue impossible à cause du risque de contamination. Aussi nous trouvons une consolation à suivre la messe quotidienne  de Lourdes sur la chaîne KTO à 10 h et bientôt nous avons la grâce de pouvoir communier à la fin de cette retransmission, temps fort de notre journée. Peu à peu, nous retrouvons nos forces et notre rythme. Un temps vraiment particulier que l’une de nous a vécu à l la clinique, privée de visites.

Les attentats survenus en ces moments difficiles, ont pesé sur nous aussi. Ils ont jeté une ombre sur une situation déjà tendue. Ils ont été comme un appel à une prière plus intense, à des gestes de paix, à des cris d’espérance jetés vers le ciel.

Ainsi nous nous sentons au cœur de la préoccupation de tous nos concitoyens ou amis. Communion par la prière, par le partage de l’épreuve. L’espérance nous tient : nous veillons et tenons nos lampes allumées pour tous ceux qui souffrent et désespèrent. Nous ne savons pas combien de temps durera cette crise, puisons notre force dans le Seigneur.

Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur et lui les a tirés de la détresse », dit le Psaume 106.

Voici , pour finir, un poème qui résume nos sentiments :

Pandémie

(La Paimpolaise)

  1. La pandémie régnait sur terre,

terreur de tous ses habitants,

Qui protégeaient toutes frontières

Car l’ennemi était puissant.

Ce virus actif

Les rendait captifs.

C’est alors qu’il entra en traître

Surprenant la communauté.

Maléfique,  il vint nous transmettre

Son poison pour nous terrasser.

  1. Après nos sœurs, les polonaises,

Dans la foulée des sœurs de Thiais,

Nous avons connu le malaise,

La fatigue et tous ses méfaits.

La fièvre montait,

La toux suffoquait.

Mais aujourd’hui, convalescentes,

Après un long temps de repos,

Nous voici déjà plus vaillantes.

Marche encor’,  ô  petit troupeau.

  1. Toutes testées et positives,

A présent, nous rebondissons.

Nous retrouvons la vie active,

La paix de nos célébrations.

Marie nous sourit,

Elle nous conduit.

Contagion vraiment sans pareille,

Confinées, mais non sans réseaux,

Nous portons au long de nos veilles,

Les espoirs d’un monde nouveau.

 

 

 

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