Plaire à Dieu ou se laisser attirer par le beau

 

«  Nous demandons à Dieu de vous combler de la pleine connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle. Ainsi votre conduite sera digne du Seigneur, et capable de lui plaire en toutes choses ; par tout le bien que vous ferez, vous porterez du fruit et vous progresserez dans la vraie connaissance de Dieu…. » (Col ; 1, 8-12)

Plaire à Dieu. Ce thème du bon plaisir de Dieu est un thème biblique, paulinien en particulier. Par exemple, saint Paul écrit : « Nous parlons non pour plaire aux hommes, mais pour plaire à Dieu qui sonde les cÅ“urs », (1 Thess.). Et encore, en Romains 8, 9-11 : « Ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu. Vous, vous n’êtes pas dans la chair mais dans l’esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous etc.»

Ce thème du Plaisir de Dieu, on le trouve également chez certains pères de l’Église, tel saint Basile dans ses Grandes règles monastiques. Pour Basile, en effet, la vie monastique, la vie chrétienne tout court, se résume en ceci : plaire à Dieu en tout. Ainsi, dans sa Grande Règle, le chapitre sept s’intitule : « De l’opportunité de se joindre à ceux qui ont un même désir de plaire à Dieu… » Pour Basile, le moine ne recherche qu’une seule chose : plaire à Dieu seul. »

De même, chez saint François, ce thème revient à plusieurs reprises, par exemple : « Dieu tout puissant, éternel, juste et bon, par nous-mêmes nous ne sommes que pauvreté mais toi, à cause de toi-même, donne-nous de faire ce que nous savons que tu veux, et de vouloir toujours ce qui te plaît…. »

L’idée de « plaire » implique celle de la beauté, ici de la beauté morale. Dans ce désir, celui de plaire à Dieu, dans ce seul souci-là, Jeanne et Gabriel-Maria définissent la disposition intérieure de qui veut servir Dieu. Pour eux, le but et l’expression de toute quête de Dieu se résume en une seule étude : celle de plaire à Dieu, au Christ. « N’ayez nulle autre étude que de plaire à Dieu… », et ils en donnent le moyen : « par la Vierge », c’est-à-dire, en la suivant à travers les pages évangéliques qui parlent d’elle.

Il est important de se laisser attirer par le beau. Ce qui est beau, nous pouvons certes le goûter dans l’art, mais aussi dans la contemplation de la nature, dans un beau livre, dans l’amitié, dans nos relations familiales faites de délicatesse, d’attention mutuelle, d’écoute, de prévenance, dans l’amour du travail bien fait, dans le don de soi au quotidien etc., tout cela contribue à réveiller en nous ce feu intérieur  qui brûle en nous depuis le jour de notre baptême et qui ne demande qu’à se propager pour rendre plus belle notre vie et, par le fait même, la vie des autres.

La Vierge met sur le chemin du beau, du plaire à Dieu. Méditer sa vie, la suivre en ses vertus, en ses « trois bons plaisirs », que sont l’écoute de la Parole, la méditation de la Passion et l’eucharistie. Mais plaire à Dieu ne dépend pas seulement de nous. C’est un don de Dieu. Il y a notre volonté bien sûr, mais aussi celle de Dieu qui veut notre bien, qui veut notre bonheur. Il y a l’accueil de sa grâce.

Cependant, plaire à Dieu, c’est bien l’Å“uvre aussi de qui cherche comment Lui plaire. Cette volonté est celle d’un amour de dilection, c’est-à-dire, d’un amour que l’on choisit de vivre, que l’on choisit comme règle de vie. L’amour de dilection implique en effet un choix. Le terme même de « dilection » signifie qu’il y a choix, élection : aimer d’une affection fondée sur le choix et la réflexion. Aimer prend racine dans le cÅ“ur et la volonté. Et cela  peut être dans certains cas l’objet d’un combat avec soi-même. Il faut du courage,  il faut le courage de plaire à Dieu !

A suivre

 

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