Couvent Notre-Dame de Lafond

Gabriel-Maria, dans le monde  Gilbert Nicolas, est né aux environs de Riom, en Auvergne, sans doute entre 1460-1461. Il appartient à une famille de notables ruraux. Gilbert est le cadet d’une fratrie de  trois enfants : Jean, Isabelle et Gilbert, le petit dernier. On lui connaît deux neveux qui suivront son exemple et entreront comme lui dans l’ordre de Saint-François, peu après 1500.

Le jeune Gabriel-Maria a un projet de vie : il désire se marier.  Mais, un sermon sur la Vierge Marie vient bousculer ses plans. L’appel de Dieu  lui fait alors prendre un autre chemin, celui de  la vie pauvre des Frères Mineurs.  La Vierge Marie l’accompagnera toute sa vie ; il se fera d’ailleurs son fidèle serviteur, si bien que le pape Léon X, en 1518, lui changera son de Gilbert en celui de Gabriel-Maria.

Après avoir sollicité son admission auprès de plusieurs couvents, il fait son noviciat au couvent de Notre-Dame de Lafond, près de La Rochelle, aux alentours de 1475-1476. Une fois sa formation terminée, il est ordonné prêtre et devient professeur de théologie morale pendant une vingtaine d’année.  Dans les années 1490-1495, il est au couvent d’Amboise. Là,  sa route va croiser celle de Jeanne de France dont il devient le confesseur, et son aide fidèle et efficace dans la fondation de l’Annonciade.

À partir de 1502, les charges que lui confient ses supérieurs lui donnent l’occasion de visiter les couvents de sa famille religieuse, ce qui le met au cÅ“ur des problèmes.  À son époque, en effet, l’Ordre des Frères Mineurs est traversé par des courants de réformes qui, souvent, s’affrontent.  Face à cela, il va être un artisan de paix, non seulement par ses paroles, mais surtout pas sa vie et ses exemples.  Il parcourt l’Europe, rencontre beaucoup de gens. Il aime prêcher, confesser. Il connaît bien les réalités humaines de ses contemporains et cette connaissance de l’humain le fait devenir non seulement un homme de paix, mais un homme de miséricorde, compréhensif, porteur d’espérance.

En 1530, sa santé se fragilise. Noël 1531 le trouve à Bourges  au milieu de ses filles Annonciades. À la Pentecôte 1532 doit se tenir à Toulouse un chapitre général auquel il doit assister. Il se met donc en route mais doit s’arrêter au monastère des Annonciades de  Rodez, étant trop faible pour continuer sa route. C’est là qu’il meurt saintement,  le 27 août 1532.

Monastère des Annonciades de Rodez

Dès sa mort, il est vénéré et prié : début d’un culte qui s’écoule humblement de siècle en siècle.

 Prières pour demander des grâces

« Fidèle serviteur de Marie, obtenez-nous ces grâces fortes et puissantes qui gagnent le cœur si doucement mais si efficacement ; rendez-nous toujours présentes les vertus de la Sainte Vierge et ses divines dispositions ; fortifiez le désir encore faible que nous avons de l’aimer et de lui plaire et par ce moyen, de plaire à Dieu. Nous espérons de la bonté de Dieu, par vos prières, que ce désir produira le fruit de notre parfaite conversion. Ainsi soit-il ».

« Seigneur notre Dieu, Toi qui as inspiré au père Gabriel-Maria d’être, à une époque de troubles et de conflits, un inlassable artisan de pax ; Toi qui lui as donné de se mettre à l’école de Marie et d’être avec sainte Jeanne de France cofondateur de l’Ordre de  l’Annonciade, voué au Plaisir de Dieu par l’imitation des vertus de la Vierge : fais qu’à leur tour, les hommes et les femmes de notre temps s’emploient sans cesse à garder la paix évangélique en eux-mêmes et à la susciter autour d’eux. En imitant ce serviteur de Dieu, accorde-nous la grâce que nous implorons.  Amen. »

Actuellement, son procès en Reconnaissance de culte ou Béatification suit son cours.

Bx Père Gabriel-Maria : un texte à méditer

« L’âme de la Vierge Marie, qui fut pleine de toute grâce, est appelée à juste titre le paradis et le jardin où se trouvent tous les parfums et tous les trésors de la sagesse et de la grâce de Dieu. Bien que de nombreuses jeunes filles aient rassemblé des richesses, Marie les a toutes surpassées.

Il est évident que nous ne prétendons pas écrire toutes les vertus qu’elle a eues. Qui peut, en effet, les compter ? Seul, bien sûr, celui qui compte les étoiles et les appelle par leur nom.

[Toutefois], la pureté resplendit en elle d’un éclat particulier, bien qu’elle fût remplie de toutes les vertus. De même que Jésus avait une vertu particulière, la vérité, puisque Il était la Vérité même, et que la vérité n’est autre chose que Dieu même ; de même Marie possède une vertu à Elle, la pureté : Elle est toute pureté, car en Elle, il n’y eut jamais aucune tache.

Il est impossible d’expliquer ou d’exprimer combien notre bonne Mère a été parfaite dans l’humilité et combien elle l’a aimée. Son  humilité dépasse toute autre humilité. Grâce à cette vertu, elle fut trouvée digne de devenir la Mère de Dieu : « Je suis sûr, dit Saint Bernard parlant de Marie, que si elle n’avait pas été si humble, elle ne serait jamais devenue la Mère de Dieu ». La Sainte Vierge nous apprend combien cette vertu est excellente,  puisqu’elle ne se glorifie d’aucune autre que de son humilité, bien qu’elle possédât toutes les autres vertus à un degré éminent.

Marie est amie de la vérité. Nous voyons assez dans les paroles et les œuvres de Marie combien elle a aimé la vérité. Méditons de quelle façon nous pouvons, nous aussi, acquérir cet amour de la vérité. Le premier moyen de conserver en nous l’amour de la vérité est de conserver le calme et la tranquillité d’esprit, de ne pas être impatient et de ne pas nous emporter. Quelqu’un enclin à la colère et à l’emportement mentira aisément. Quand il est en colère il dit tout ce qui lui passe par la tête. Plus tard, il regrette ces paroles et souhaiterait ne les avoir jamais dites. Plus que cela : parfois il ne sait même pas ce qu’il dit. Cela est contraire à la vérité de Marie  Qui veut plaire à Marie, ne doit jamais se rendre coupable de médisance, ni dire du mal de n’importe qui, surtout si cette personne n’est pas présente.

La vertu de miséricorde plaît beaucoup à Marie, attendu qu’elle est Reine de grâce et de miséricorde. Charité, grâce, bonté de cœur, pitié, miséricorde ne sont qu’une seule et même vertu : elles sortent toutes d’une même racine, la vraie charité. Nous devons avoir compassion du monde entier. »

Pour aller plus loin, des articles à lire, disponibles sur le site :  Une Histoire, onglet « le Bx P. Gabriel-Maria ».

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