Juridiction des Frères Mineurs

NOTICE

Fondée en 1639 par les Annonciades de Gisors, la Communauté de Montfort sur-Risle, à cette époque, se situe dans le diocèse de Rouen. Aujourd’hui, cette petite ville se situe dans le diocèse d’Évreux.
Le monastère des Annonciades de Montfort fait partie de la Province franciscaine dite de France Parisienne. Ayant accueilli de nouvelles vocations, les Annonciades de Gisors sollicitent de Mgr François Ier de Harlay, Archevêque, de Rouen, l’autorisation de fonder un nouveau monastère et de s’établir à Montfort.
Les Annonciades de Gisors arrivent donc à Montfort, après avoir passé contrat avec le sieur de Blerencourt, le 24 janvier 1639, pour l’acquisition d’une maison ayant appartenu aux Pères de l’Oratoire. Ce contrat est signé par mère Renée de Haqueville, ancelle, soeur Élisabeth de St-Joseph, soeur Jeanne du St-Sacrement, soeur …., soeur Marie de Jésus, soeur Anne de St-François, soeur Marie de St-Gabriel, soeur Catherine de l’Assomption.
Ayant obtenu l’autorisation de l’archevêque, elles s’y installent le 12 mars 1639. Les lettres patentes royales ne parviendront qu’en 1656. Ce lieu possède une servitude qui a dû plus d’une fois incommoder la communauté : comme un chemin passe entre leur monastère et la chapelle, les religieuses sont obligées de se rendre de l’un à l’autre par un passage souterrain.
Les faits marquants :
23 avril 1639 : autorisation du provincial des Frères Mineurs, Jacques Saten, aux Annonciades de Gisors de sortir de la clôture pour aller à Montfort. Le couvent de Montfort reste sous l’obédience des Frères Mineurs observants de France Parisienne jusqu’à sa fermeture.
3 mai 1639 : prise de possession du couvent, signé par mère Renée de Haqueville, ancelle du monastère de l’Annonciade sous le titres des Dix Vertus, soeur Élisabeth de St-Joseph, soeur Jeanne du St- Sacrement, soeur Marie de Ste-Anne, soeur Françoise de St-Gabriel, soeur Catherine de l’Assomption. Ce sont donc les sœurs fondatrices du nouveau couvent. Elles viennent donc de Gisors.
8 juin 1660 : l’Archevêque de Rouen donne la permission d’ériger une Confrérie du Rosaire et approuve les cérémonies propres aux Annonciades concernant les offices liturgiques.
Grâce aux titres, rentes, dots des religieuses, titres de propriétés etc., le nom des sœurs peut être ainsi connu. Sur un, daté du 16 juillet 1686, on peut y lire des noms de soeur Françoise de St-Pierre, ancelle, soeur Marie de Ste-Jeanne, soeur Anne de la Nativité, soeur Madeleine de Ste-Gertrude, soeur Louise de St-Anthoine, soeur Barbe de St-Laurent, soeur Madeleine de St-Charles, soeur Louise de St-Auguste, soeur Anthoinette de St-Alexis. Toutes professes.
20 juillet 1715 : supplique des Annonciades à l’intendant de la Généralité de Rouen pour être exonérées ou diminuées d’impôts. Signatures : soeur Bénédicte de Ste-Claire, ancelle, soeur Bouvard de St-Alexis, vice gérante, soeur de Bouffé de Ste-Thérèse, soeur de la Vallée de St-Pierre, soeur de St-Antoine, soeur de Lourmeton dite de St-Jean, soeur de Vauchon de St-André soeur de la Présentation, soeur de St-Michel, soeur L’Enseigneur de Ste-Marie, dépositaire.
Divers reçus tels ceux du 27 juillet 1719, 5 janvier 1723, montrent les difficultés financières des Annonciades qui, ne pouvant payer l’impôt, reçoivent des avertissements royaux… Pourtant en 1710, les Annonciades avaient reçu des biens de la part de Guillaume Fleury. Les archives départementales possèdent en effet un livre parchemin : « adjudication des biens de Guillaume Fleury en la paroisse d’Epreville aux Annonciades ». Malgré cela, les sœurs ont de mal à vivre.
10 mai 1724 : Le couvent est composé de 24 religieuses, d’un confesseur et d’une soeur tourière.
En 1749, les Annonciades de Monfort-sur-Risle sont dans la gêne : gêne financière et manque de vocations. Il ne reste plus que trois moniales de chœur. On ne connaît pas le nombre de sœurs converses. La soeur tourière présente en 1724 l’est-elle encore en 1749 ? Si non, a-t-elle été remplacée ? Dix ans vont encore s’écouler. Le 17 mars 1758 sur une proposition de Monseigneur de Saulx Tavannes, archevêque de Rouen, le conseil d’État va inviter les Annonciades à se retirer dans d’autres monastères. Une sœur, soeur Thérèse Aroux dite de St-Joseph, va se retirer chez les Cordelières de Bernay ; sœur d’Ivry dite de Sainte-Cécile et sœur Marguerite Grouard dite de Saint-Jean chez les Annonciades de Fécamp comme pensionnaires. Avant elles trois, soeur Barbe de Gennetay, dite de Saint-Paul, les avait précédées dans leur exode à Fécamp ; elle y meurt le 23 avril 1756, deux ans avant leur arrivée. Marguerite Grouard meurt, elle, en 1762, quatre ans après son arrivée à Fécamp. On ne connaît pas la date de décès des deux autres sœurs.
Monseigneur de la Rochefoucauld, après la fermeture effective du couvent le 27 juillet 1771, va incorporer et réunir les biens des Annonciades à ceux des Bénédictines du St-Sacrement de Rouen qui sont, elles aussi, dans la gêne. La lettre patente royale supprimant les religieuses de Montfort est datée d’octobre 1770.
En 1763, le 24 septembre, il y a eu un compte rendu sur l’état des biens des Annonciades établit par Charles Balthazar, curé d’Epreville – compte rendu destiné à l’Archevêque.
Le 4 avril 1769 : lettre de l’Archevêque de Rouen pour procéder à l’extinction du couvent. Lettre signée par le promoteur général Osmont.
27 juillet 1770 : décret de l’Archevêque de Rouen portant suppression des Annonciades de Montfort et notifiant la réunion de leurs biens à ceux des Bénédictines du St-Sacrement de Rouen dont l’insuffisance des revenus est grande.
5 novembre 1771 : démolition de la chapelle.

SOURCES MANUSCRITES

Archives Départementales de la Seine-Maritime, 76 H liasse 1 à 10, série G 827 à 840, G 5516, G 5536, G 5536. Bibl. Munic. de Rouen. Norm., 57 53 (n° 6, juin 1891).

SOURCES IMPRIMÉES

« Annonciades en Normandie », dans Annonciade hier et aujourd’hui, monastère de Brucourt (F), 2003.

Lecrocq Dom G., Annonciades de Fécamp, Fécamp, 1947, p. 315.316.
RHF, tome 5, 1928, p. 140s, 165s ; FF 4, 1921, p. 92.

Toussaint du Plessis Dom, Description géographique et historique de la haute Normandie, 1740.

Duchemin Pierre-Polovic, Les Annonciades de Montfort-sur-Risle, Éditions D’Héligoland, édité par l’Association Monffort Culture et Patrimoine , 1891.

***

Shares
Share This