Jésus, le plus démuni.

Un scribe s’approche de Jésus : « Maître, je te suivrai partout où tu iras ». Jésus lui dit « Les renards ont des terriers et les oiseaux du ciel des nids : Le Fils de l’homme, lui, n’a pas où reposer la tête. » (Mt 8, 19-20) Jésus est le plus démuni…., plus démuni que les bêtes des champs. Pauvre car Dieu est pauvre ;  il est infiniment pauvre car il est creux infini pour se recevoir du Père et don infini en retour. Le  Créateur de tout est plus pauvre que n’importe laquelle des ses créatures.  Jésus qui se place derrière les renards et les oiseaux du ciel. Comme au début de son ministère, après son baptême dans le Jourdain : il est alors poussé par l’Esprit au désert et « il était avec les bêtes sauvages » (Mc 1, 13) Aussi invite-t-il ses disciples à ce dépouillement : « Il leur ordonna de ne rien prendre pour la route, sauf un bâton : pas de pain, pas de sac, pas de monnaie dans la ceinture, mais pour chaussures des sandales, ‘ et ne mettez pas deux tuniques ‘ » (Mc 6, 8-9) Jésus proclame : « heureux les pauvres de cœur » (Mt 5, 3).

Selon Saint Luc  la première béatitude est encore plus abrupte : « Heureux vous les pauvres ! » : les pauvres tout court.  Ceux qui ont les mains vides. Ce dépouillement, cette sobriété heureuse dont parle si souvent le Pape François, le Père Gabriel Maria y voit le troisième trait de l’art d’être selon le cœur de Dieu et de Marie,  en passant cette  petite porte de l’humilité sans laquelle on ne trouve pas l’entrée du Royaume de Dieu :

« La troisième manière est de pratiquer la pauvreté dans la nourriture et le vêtement. Un homme humble désire ce qui est humble et ordinaire, aussi bien dans la nourriture et l’habillement que dans toute autre chose. Tout lui est indifférent, pourvu qu’il ait de quoi se couvrir et de quoi entretenir sa vie, quelque pauvre que cela puisse être. Bien plus, plus ce qu’il utilise est ordinaire et de nulle valeur, plus il l’aime. « (Bx père Gabriel-Maria)  

Si nous revenons à la Parole de Jésus qui ouvre cette lettre mensuelle,  ne peut-on pas contempler en un seul regard l’immense dépouillement de Dieu, cette humilité  de la personne qui pratique la pauvreté dans l’ordinaire de la vie par un usage sobre des biens mis à sa disposition, cette humilité de l’humain  au milieu de la Création qui  restaure l’harmonie entre tous les êtres vivants que Dieu a confiés à l’homme et la femme pour qu’ils  les gardent. Cette troisième manière de vivre l’humilité décrite par Gabriel Maria est à nouveau tellement franciscaine ! Comment ne pas voir dans ces quelques lignes le petit pauvre d’Assise qui devient ainsi le petit frère universel non seulement de tout être humain mais bien plus encore de tout le créé.

C’est beau, oui, mais est-il si facile aujourd’hui de se détacher d’une foule de biens dits « de consommation » au point de s’en passer complètement ? N’est-il pas possible de choisir vraiment un mode de vie beaucoup plus simple et même frugale  dans un esprit profondément évangélique qui prend soin de toute la création ? « pratiquer la pauvreté dans la nourriture et le vêtement » , avoir le goût de « ce qui est humble et ordinaire », « dans la nourriture et l’habillement » comme « dans toute autre chose », aimer « ce qui est ordinaire, de nulle valeur » : Gabriel-Maria nous ouvre là des pistes concrètes bien du gout de  « Laudato si » ! Alors, sommes nous prêts à cette vie dépouillée, libres de toute attache avec « les consommables » pour vivre pacifiés et gardiens du jardin de la Création ? Bel été à tous !  Bien fraternellement !

Sr Marie de l’Annonciation OVM

Jeanne de France comme un roman-suite  

Après quelques jours de voyage, Jeanne découvre enfin à Lignières, les visages qui très vite lui deviendront familiers. François de Bourbon-Beaujeu  et Anne de Culan s’attachent immédiatement à la jeune princesse. C’est une enfant si bonne, attentionnée, délicate, joyeuse dans cette nouvelle vie.  Surtout elle a un cœur simple. Ils pourraient être surpris de tant de sagesse en une si petite fille. Mais en découvrant sa piété, ils se rendent compte que sa manière d’être s’enracine dans un  unique désir : faire ce qui plaît le plus à Dieu et à la Vierge Marie. La fille du Roi Louis XI ressemble à ces enfants précoces qui se plaisent plus dans la compagnie des adultes que des gamins de leur âge parce que leur extrême sensibilité ne laisse aucune insouciance à leur cœur d’emblé porté à compatir aux peines des autres. C’est ainsi que Jeanne, éloignée des siens, entre de bon cœur dans cette page de son existence : comme Marie à Nazareth, elle est disposée providentiellement  à  l’Annonciation de sa vie. En effet, un matin, dans l’église, dans le  creux caché de son oratoire, tandis qu’elle priait, elle entendit dans son cœur d’enfant cette confidence de la Vierge Marie : «Avant ta mort, tu fonderas un ordre religieux en mon honneur et, ce faisant, tu me feras un grand plaisir et service. » Jeanne ne pose pas de question. Elle écoute, accueille et garde dans son cœur. Elle garde cette Parole longtemps, longtemps….jusqu’au jour lointain où elle pourra  porter son fruit. Mystère d’enfouissement du grain dans le cœur d’une enfant.

(Suite le mois prochain)

A noter :

Pour l’année 2021-2022,  L’école de prière reprendra une fois par mois en présentiel si la situation sanitaire le permet et une fois par mois en Visio conférence.

Trois week-ends monastiques de la Fraternité Annonciade jeunes seront proposés sur le thème de « La fraternité ». Un triptyque à partir du verset du psaume : « Qu’il est bon est doux pour des frères de vivre ensemble et d’être unis ». La newsletter du mois d’Août vous donnera de plus amples informations. Mais voici déjà les dates : 9-10-11 décembre 2021 / 4-5-6 mars  2022/ 13-14-15 mai 2022

Pour la troisième  année consécutive, Le parcours Magnificat à l’intention des jeunes femmes qui s’interrogent sur la vie consacrée, poursuit sa route. Voici Le programme pour la rentrée prochaine : Année 2021-2022

Cinq rencontres

  Date   Témoin du jour Thème du jour
23 octobre 2021 Isabelle Dellerive (Mère de famille, membre du conseil épiscopal de notre diocèse) Etre…devenir ce que je suis : le baptême source de toutes les vocations.
18 décembre 2021 Sœur brésilienne Le vœu de pauvreté
12 février  2022 Sœur Marie de l’Annonciation (Annonciade) Le vœu de chasteté
9 avril 2022 Sans doute un frère de Picpus Le vœu d’obéissance
11 juin  2022 Sœur Séverine (Xavière) Car toujours dure longtemps : comment persévérer dans son engagement.

Un programme simple :

10h00 : petit café

10h30-12h00 : le thème du jour : partage d’évangile, témoignage-échanges et questions

12h00 : repas froid préparé ensemble et partagé

Fin vers 14h00      

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