Toute la vie de la Vierge n’a été qu’un consentement à la Parole. Elle n’a pas fait autre chose que le Plaisir du Père. Sa foi est vierge, c’est à dire, sans mélange, simple ; et elle est vierge dans sa foi. On peut dire que la foi est le fondement de sa vie. C’est parce qu’elle a d’abord cru à la Parole de l’Ange, comme le lui dit d’ailleurs sa cousine Élisabeth lors de leur rencontre, que, vierge, elle enfante le Christ. Sa foi précède la naissance virginale du Christ.

Comme celle de Marie, à leur mesure certes, nos existences chrétiennes sont aussi prises dans un mouvement de foi. Nos existences chrétiennes ont leurs propres annonciations, c’est à dire, ces appels de Dieu qui viennent solliciter notre amour et relancer notre espérance. Mais, pour les entendre et les saisir, à l’exemple de Marie, pour les entendre et y croire, l’écoute, la foi sont nécessaires. La foi nourrit toute la vie chrétienne. La foi est à la racine de toute notre vie spirituelle.

Nous avons à lire et relire chaque page de l’Évangile, à pénétrer sans cesse dans les sentiments du Christ, avec la Vierge, à nous émerveiller devant lui, pour être capables de l’imiter. Oui, la foi précède les œuvres, la foi entraîne les œuvres. La contemplation du Christ s’impose à nous si nous voulons le porter par la foi dans notre cœur et le suivre concrètement dans notre vie, sinon nos œuvres peut-être risqueraient de ne pas rester dans sa ligne, à Lui ?

Enfin, la foi comporte un autre élément, celui de la confiance. Marie, à l’Annonciation, fait confiance à la Parole de l’Ange. Et cette confiance la conduit sur le chemin de l’invraisemblable, de l’impossible. Mais, «rien n’est impossible à Dieu» lui dit l’ange. Elle le croit, elle fait confiance. Par là, on voit donc comment la foi guide l’action, comment elle permet d’accomplir des œuvres invraisemblables. Ainsi, le consentement de Marie à ce qui est humainement impossible. La foi ? Vision de confiance sur la vie!

La fête de l’Annonciation nous parle de la grandeur de notre vie de foi, cette vie qui, comme pour la Vierge, nous fait donner le Christ au monde par le bien que nous faisons. On peut dire, en un sens, que la foi me virginise, c’est à dire, m’éloigne des «œuvres mortes» en me faisant accomplir des œuvres de vie, des œuvres qui plaisent à Dieu, et ces œuvres qui plaisent à Dieu construisent petit à petit notre véritable personne.  Accueillant, comme la Vierge, la Parole de Dieu, alors, de nos vies va affleurer la lumière du Christ. Puisse-t-elle se diffuser pour la joie de Dieu, notre Père, et celle de nos frères!

Shares
Share This