Par Sœur Marie de Jésus qui, après six années de formation religieuse en France, retrouve son pays d’origine, la Pologne
« Heureuses les entrailles qui t’ont porté et les seins que tu as sucés. » Luc 11,27
En approfondissant la vie de Jésus et de Marie qui nous est donnée dans l’Evangile de Saint Luc, à partir du mystère de l’Annonciation à travers la période de l’enfance de Jésus, je ne peux m’empêcher en ce Noël de regarder mes dernières années. En lisant l’histoire de Jésus et Marie, je vois ma propre histoire et enfin je vois que la présence de Dieu dans cette histoire était constante. En Jésus et Marie, je me découvre et me connais et je suis poussée à réfléchir. Je vois qu’Il est entré dans ma vie et Il m’a fait sienne, quand, comme un Bon Pasteur, Il est venu me chercher. Donc il y eut une annonciation – la parole est semée dans le cÅ“ur, puis une visitation quand touchée par un désir des choses célestes je méprisais celles de la terre ; la naissance quand la parole – la promesse s’est réalisée, est devenue chair malgré ma petitesse et ma faiblesse ; ensuite il y eut le don d’un nouveau nom, la prise d’habit dans l’Ordre de la Vierge Marie puis la fuite en Egypte pour sauver l’enfant en pensant à tout ce que j’ai laissé derrière moi. Enfin le retour à Nazareth, en ma Pologne bien-aimée, avec le commencement d’une longue vie cachée dans ma terre natale. Maintenant j’ai l’impression que cette histoire se renouvelle chaque jour car chaque jour je reçois la Parole – je Le conçois pour le donner au monde – même si tout se déroule dans une « étable ». Je vois maintenant que, par la miséricorde de Dieu, sans m’en rendre compte, tout ceci se passe dans le silence de mon cÅ“ur.  C’est pourquoi avec saint Augustin j’ai envie de répéter «Je t’ai aimée bien tard, Beauté si ancienne et si nouvelle, je t’ai aimée bien tard !» Et je veux dire à tous ceux qui « tardent » ce vieux proverbe « Mieux vaut tard que jamais ».
La joie de ce Noël, c’est prendre conscience que Jésus est dans mon cœur et que chaque jour, Il y naît de nouveau – heureux ceux qui écoutent Jésus et font ce qui Lui plaît à la manière de Marie, notre étoile et notre « boussole », qui nous conduit au fond de notre âme vers la pauvre étable où une place est préparée pour son Fils – voici ma joie – Jésus !
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