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En cette année de la vie consacrée, plusieurs propositions ont été faites dans notre diocèse d’Agen. Nous sommes heureuses de vous partager l’une d’elles.

Au cÅ“ur de l’été, le sanctuaire de Notre-Dame de Peyragude (« pierre aiguë »), dont le dôme étincelle au soleil, attire de nombreux pèlerins et touristes. Situé sur un des chemins de saint Jacques de Compostelle, on y accède à pied, depuis le village médiéval de Penne, par une voie étroite et escarpée : un gros effort demandé aux marcheurs… Mais, quel bonheur quand, depuis le parvis, on découvre le splendide paysage qui s’étend tout autour à perte de vue, puis quand on pénètre dans l’église, où règne une lumineuse atmosphère de paix !

C’est là que le recteur du sanctuaire, le Père Ortholan, a proposé aux communautés religieuses du diocèse d’assurer à tour de rôle, pendant la semaine mariale précédant la fête de l’Assomption, une présence pour accueillir les pèlerins, leur faire connaître un peu la vie consacrée et animer en particulier la prière du chapelet. Déjà, depuis le mois de mai, sont exposés des panneaux réalisés par les différentes familles religieuses du diocèse.

ann 001En ce 12 août, deux d’entre nous vont donc « monter la garde » en ce lieu merveilleux. Nous sommes attendues pour l’Angelus que nous prions avec les quelques personnes qui nous accueillent. Puis, le recteur nous présente brièvement l’histoire de ce lieu saint qui nous saisit par ses dimensions bien proportionnées, l’éclatement de joie des vitraux relatant la vie de Marie, et aussi la douceur des peintures évoquant les litanies de la Vierge, ainsi que le chemin de croix. De facture récente, la grande croix suspendue au-dessus du chÅ“ur, l’autel, l’ambon et le tabernacle dans la chapelle du Saint-Sacrement s’harmonisent parfaitement avec l’ensemble.

L’existence d’une chapelle dédiée à Notre-Dame de l’Assomption est attestée dès le XIe siècle. Au long des âges, ce lieu a connu de nombreuses vicissitudes : croisade contre les Albigeois, la Guerre de Cent Ans, les guerres de religion, la Révolution… A chaque trêve, la chapelle est reconstruite avec persévérance.

A l’origine du pèlerinage : au XVIe siècle, une légende selon laquelle Marie serait apparue dans une grotte à une jeune bergère en larmes : elle a peur et elle a faim. La Vierge la rassure en lui disant de retourner à la maison : il y a de la farine dans le pétrin ; qu’elle fasse du pain et lui en apporte une part. Quand l’enfant revient, il n’y a plus personne, rien qu’une statuette de Notre-Dame dans le rocher. Plus tard, quand la peste décime les habitants de la région, les gens de Penne prient Notre-Dame de Peyragude et sont préservés de l’épidémie.

Enfin, quand l’église est à nouveau démolie à la Révolution, seule la statuette miraculeuse est sauvée…

La construction de l’actuel édifice – de style romano-byzantin -, commencée en 1897, sera retardée par les deux guerres mondiales et terminée seulement en 1948.

Dès après le pique-nique (amélioré !) offert par nos amis à l’accueil Marie-Joseph Cassant (ancienne maison des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée ayant servi le sanctuaire et les paroisses avoisinantes de 1945 à 2001), nous nous rendons à l’entrée de l’église. Les visiteurs y pénètrent calmement, saisis par la beauté non écrasante du lieu, se signent lentement avec l’eau bénite. On vient de la région et d’un peu partout en France, mais aussi des Pays-Bas, d’Ecosse… ; beaucoup de familles avec de jeunes enfants, ce qui facilite le dialogue. Aussi, les rencontres se font presque spontanément. Et puis, notre habit intrigue bien un peu… Occasion de découvrir l’Annonciade, notre spiritualité et notre monastère d’Aquitaine. Et on repart avec dépliants, plaquettes, petites vies de sainte Jeanne pour enfants, images, etc.

Et puis, de loin, nous pouvons observer discrètement des enfants appliqués à écrire à Marie sur des cartes préparées par l’équipe d’animation, avec l’adresse de Notre-Dame de Peyragude. Les lettres « pré-timbrées » sont ensuite « postées » dans une corbeille !

15 heures : voici venu le moment du chapelet. Nous avions préparé une méditation à partir de deux mystères de chaque série (joyeux, lumineux, douloureux et glorieux), avec, à l’appui, des textes de saint Jean-Paul II sur la vie consacrée et, comme illustration, la manière dont sainte Jeanne vivait chacun de ces mystères. Et le chant « Guide nos pas, Marie, Mère de Jésus, Mère de la grâce, femme entre toutes bénie ! » était repris avec joie à la fin de chaque méditation.

De nouveau, une bonne heure de rencontres avec les pèlerins qui se font encore plus nombreux. Et sonne l’heure des vêpres, chantées aussi avec ferveur. Enfin, il est temps pour nous de redescendre dans la plaine et de retrouver la communauté qui nous attend… pour la prière des vêpres ! Comment rendre grâce à Dieu pour ce petit avant-goût de la Montagne sainte, la Jérusalem céleste ?

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