Dans le cadre des JMJ, une messe présidée par le Pape François était réservée aux prêtres, religieux et religieuses de Pologne dans le sanctuaire Jean Paul II le samedi matin 30 juillet à 10h30. 3000 places à l’intérieur et quelques milliers à l’extérieur. L’entrée n’était possible qu’avec un laisser passer. En tant que monastère contemplatif, nous avions obtenu des places pour deux sœurs dans l’église, ainsi qu’une dispense du Nonce Apostolique pour participer à cette messe.
Nous sommes donc parties, Sœur Marie de la Miséricorde et moi le vendredi matin 29 en train pour Cracovie. L’arrivée dans l’après midi à la gare de Cracovie restera longtemps gravée dans ma mémoire : une foule compacte de jeunes de tous pays, rassemblés par groupes avec en tête le plus souvent une grande croix et un drapeau de leur pays puis un prêtre ou une religieuse suivis de jeunes chantant à tue-tête des chants catholiques repris par tous. Mêmes scènes dans les rues de Cracovie. Impressionnant signe d’espérance. Non, la Foi n’est pas morte et elle s’affichait ici sans le moindre complexe !
Après une nuit chez les sœurs Albertines dans une de leurs maisons au centre de Cracovie, nous voilà reparties le samedi matin à 6h45 avec trois d’entre elles et nos précieux billets pour attraper le premier tramway pour le sanctuaire Jean Paul II où la célébration était prévue pour 10h30. Dans le tramway déjà bien plein, nous côtoyons le recteur du séminaire des franciscains de Cracovie avec plusieurs de ses frères. Nous décidons de les suivre car ils nous informent qu’ils doivent servir la messe du Pape. Après le tramway commence une longue marche à un pas assez vif. Sur notre route des policiers tous les 2 mètres, des deux côtés de la rue. Puis le rythme se ralentit nettement et la foule se fait de plus en plus compacte. Enfin nous finissons par piétiner sur place sous un soleil de plomb. Mais l’ambiance est détendue. Chants et conversations s’alternent. Vers 9h30 nous voyons au dessus de nos têtes passer l’hélicoptère blanc du Pape et une religieuse me dit « C’est fini, plus d’espoir, nous ne passerons plus ». 20 mn plus tard un autre religieux nous informe, portable à la main, que la messe est commencée (avec 40 mn d’avance sur l’horaire prévu) et que nous ne passerons plus. Nous avons du mal à le croire mais il faut se rendre à l’évidence. Déçues, comme tous, nous rebroussons chemin et suivons la foule qui se dirige vers un champ derrière la basilique Jean Paul II où nous trouvons enfin un grand écran. Nous suivons la fin de la messe grâce à deux ursulines qui nous prêtent chacune une des deux oreillettes de leur portable afin d’entendre la traduction en polonais et recevons la communion. Nous apprendrons par la suite que tout est venu de la surabondance de contrôles qui a retardé l’entrée dans l’église de beaucoup  d’entre nous. Mais notre première déception s’est vite transformée en joie car nous avons pu, pendant ce trajet rallongé et après cette messe, rencontrer de nombreuses personnes que nous n’aurions sans doute pas pu voir si nous avions été dans la basilique. Entre autres par exemple la supérieure des Bénédictines du Saint Sacrement de Rosheim (France) qui devait être hébergée chez nous la semaine précédente et qui n’avait pu venir suite à une avarie de voiture ainsi que plusieurs groupes de scouts français ou d’autres religieuses polonaises connues ou non.
Puis nous avons rejoint le sanctuaire de la Miséricorde (environ 500 mètres du sanctuaire Jean Paul II). Là encore de nombreuses rencontres avant d’aller à la maison des Sœurs de Sainte Faustine où nous avons eu le privilège de rentrer en clôture pour visiter la cellule de Sainte Faustine – dans laquelle deux sœurs se relaient pour prier toute la journée – et embrasser ses reliques. La Mère Générale a tenu à nous rappeler que nous avions des liens historiques puisque leurs sœurs avaient, à une époque, habité dans notre ancien monastère Annonciade à Bordeaux.
De retour à la basilique pour réciter le chapelet de la Miséricorde à 15 heures, quelle ne fut pas notre surprise d’apercevoir dans le chœur Monseigneur Jacques Habert, bien connu de plusieurs de nos monastères. Bien sûr,  nous sommes allées le saluer à la sacristie avant la messe qui suivait.
Après la messe nous avons repris le chemin du sanctuaire Jean Paul II afin de visiter cette basilique décorée à l’intérieur par des mosaïques superbes puis nous sommes rentrées un peu fatiguées mais ravies de cette journée.
Merci mon Dieu pour tous vos bienfaits !
Merci de nous avoir fait vivre ces grands moments de foi.
Nous vous remercions pour votre message. Paix et beaucoup de Bien à vous,
L’Annonciade