La joie d’être
Si Beethoven a écrit un Hymne à la Joie, frère Sébastien Falque également ! Car la retraite qu’il vient de nous donner est un véritable hymne à la joie, un hymne à la vie, un hymne à la joie d’être !
Pendant ces jours de retraite – du 30 novembre 2016 au 7 décembre 2016 – nous avons été conduites à redécouvrir ces heures étoilées qui jalonnent la route de nos vies. Car un jour ces lumières d’être nous ont fait bouger, elles nous ont mises en route, dans une certaine direction. Il ne faut surtout pas les oublier, surtout dans les jours sombres et angoissés, mais y être fidèles, en faire mémoire, c’est important.
Frère Sébastien nous a fait aussi percevoir l’importance de repérer les mouvements profonds de foi et de confiance en Dieu qui ne manquent pas non plus de nous traverser quand on est à Jésus ; il nous a dit de repérer nos désirs, les plus grands comme les plus fous, et de les dire à Jésus, de lui en parler. Car cela rend heureux, cela nous construit.  Il nous a dit et redit l’Amour de Dieu, dit et redit que sa Volonté n’est que Bonne, qu’il ne nous veut que du Bien et, qu’à notre tour, nous ne devons désirer que du bien pour notre prochain.
Il nous a dit aussi d’être des passionnées de la vie, de la vie en Jésus, car c’est cette vie là qui nous fait naître à nous-mêmes C’est en Lui que l’on découvre ce que l’on est vraiment.
Il nous a dit de ne pas avoir peur de consoler et d’être consolé, de ne pas avoir peur de nos fragilités : elles peuvent être une chance, celle de sentir la force de Jésus, celle de sentir la main secourable d’un frère ou d’une soeur.
Il nous a dit encore d’être enracinées dans la prière car c’est elle qui nous fait tenir debout quand tout en nous n’est que nuit et désolation. Il nous a dit d’être aussi enracinées en Dieu car en cet enracinement se cache la vraie joie, imprenable. Il nous a dit d’être des vivants, debout face à notre réel, dans la foi, l’espérance, et la charité. Et cela fait penser à la Vierge Marie.
Impossible d’oublier l’entretien sur l’Eucharistie ! Il nous a dit que c’est un Pain qui fait vivre, que la foi en Jésus, c’est être véritablement nourri, que voir Jésus sous l’angle du réconfort c’est comprendre Dieu et qu’un tel regard posé sur Jésus nous construit, que Dieu se situe dans la ligne de la vie.
Il nous a dit également que croire est une décision, que c’est aussi une séduction, et qu’il faut être fidèle à cette attirance vers Jésus car elle est un Don de Dieu. Il nous a dit aussi d’aller à l’eucharistie avec nos questions, les vraies, avec le désir d’ouvrir notre cœur à la Parole entendue, il nous a dit de vivre le signe du Pain, le don de soi.
Il nous a  encore dit qu’il y a en nous un plus et que ce plus est très important, que l’Esprit Saint prend nos désirs au sérieux, et qu’il faut être très familières avec Dieu ! C’est la vie ! Et comme dernière parole de lumière, il a ouvert devant nous neuf pistes pour discerner le bon esprit du mauvais : à nous de les  suivre, pour la vie !
Dans notre chapelle, dans la partie des sÅ“urs, il y a un vitrail qui représente d’une manière symbolique saint François : une main que transperce une flèche rappelle les stigmates, en dessous des oiseaux en vol et des poissons, qui semblent voler comme les oiseaux, suggèrent le chant de la création, le tout entouré d’une couleur dominante : le rouge, couleur de l’amour. Je pense que ce vitrail est bien une illustration de cette joie d’être dont frère Sébastien nous a parlé d’une manière unique, tellement unique qu’il nous l’a fait désirer et la désirant nous en avons pressenti, et peut être apprécié – qui sait ? – la saveur.
Merci frère Sébastien pour cette retraite durant laquelle nous avons pu goûter votre présence si fraternelle.