En  cette année du 500ème anniversaire de l’approbation de notre Règle, nous avons honoré Sainte Jeanne de France avec une messe solennelle le 4 février à 17 heures, messe présidée par le Père Eugène Zarzeczny, vice provincial des Pères Mariens.  Anna, « pilier » de notre Fraternité Annonciade, a bien voulu nous écrire ce qu’elle a retenu de l’homélie du Père, qui fut fort appréciée aux dires  de nombreux participants : « Le Père a commencé son homélie en présentant l’Eucharistie comme un miracle, qui se déroule encore aujourd’hui sous nos yeux. C’est quelque chose d’inexprimable avec nos mots humains : ces événements qui se sont déroulés  il y a deux mille ans ne sont pas qu’un souvenir, mais ils se produisent encore réellement aujourd’hui !  L’homme, dans l’Eucharistie, est face au temps. Alors que l’avenir nous est toujours caché, le présent nous  ouvre la porte du ciel, où nous pourrons avec les anges et les saints louer le Seigneur. Dans l’Eucharistie, Dieu se manifeste à nous par sa Parole et bien que, en écoutant les lectures du missel, nous ayons l’impression  que ces mots appartiennent au passé et ne nous sont pas destinés,  Dieu pourtant adresse cette Parole à chacun de nous AUJOURD’HUI.

Il est debout comme jadis sur la montagne et Il nous parle aujourd’hui des Béatitudes (Mt 5,1-8). En revenant sur la première lecture du prophète Isaïe (Iz 54,2) où le prophète nous dit « élargis l’espace de ta tente », c’est-à-dire donne plus d’espace à ta rencontre avec Dieu,  Jésus nous demande d’ouvrir notre cÅ“ur afin que cette Parole d’aujourd’hui réveille notre Foi et notre Espérance. Cette lumière fait que notre prière, notre travail quotidien, les souffrances de toute notre vie se remplissent d’un nouveau sens, elle nous fait prendre conscience que notre vie n’est pas le fruit du hasard. Parfois, dans ce monde, nous sentons que nous ne sommes rien mais Jésus nous persuade que nous sommes désirés, aimés et que, depuis le début, nous avons existé dans le cÅ“ur de Dieu.

Nous fêtons aujourd’hui Sainte Jeanne de France et elle nous dit, en ce 500ème anniversaire de l’approbation de la Règle de son Ordre de la Vierge Marie (des Annonciades),  que ça vaut toujours la peine de faire confiance à Dieu. Comme à  la fin de la messe, nous pourrons embrasser ses reliques : ce sera  pour nous un signe tangible qu’elle  est  au milieu de nous et nous parle.

Aujourd’hui, les mots de l’évangile des Béatitudes  peuvent nous sembler inacceptables. Comment accepter l’injustice, d’être exploités et de ne pas rendre la pareille ? Nous disons que nous aimons la Croix de Jésus, tant qu’elle ne nous tombe pas dessus ni ne nous écrase. C’est à ce moment-là  que notre foi est très éprouvée : soit elle en sort vainqueur,  soit elle meurt.

De nous même, nous ne sommes pas en état d’accomplir ces paroles. Il faut donc demander à Dieu comment être chrétien dans ce monde. Peut-être ce serait plus facile, si les gens qui nous entourent, correspondaient à ce que nous voulons qu’ils soient. Comment prier pour quelqu’un qui m’énerve, comment pardonner quelqu’un qui m’a offensé …etc.…C’est très difficile mais je peux « stopper » la revanche en moi en mettant à profit la signification des Béatitudes, ne pas répandre le mal plus loin. C’est ce que me donne l’intimité avec Jésus.

La vie de Sainte Jeanne est une succession d’échecs, de rejets, de mépris, d’humiliations endurées et de manques d’amour de la part de ses proches. Mais connaissant la vérité de l’Amour de Dieu, elle a aimé d’un amour évangélique, elle a eu l’esprit du Christ qui lui a permis de pardonner, d’aimer malgré tout, de se dévouer pour son mari duquel elle n’a jamais reçu un mot de remerciement mais seulement des insultes et du mépris. Un tel comportement dépasse les seules forces humaines. Sainte Jeanne nous rappelle que, même si nous avons peur, si nous expérimentons des chutes et des rebuffades, avec la force de Dieu, en lui faisant une confiance sans limites, nous pouvons vivre en faisant le bien. Nous devons demander à Dieu l’Esprit de Jésus pour entrer dans une réalité autre que celle que nous propose le monde actuel. Une réalité d’amour et de pardon. Il est certain, que le monde se moquera de nous, mais  au fond il sera jaloux de notre foi et de notre espérance, du fait que Quelqu’un soit près de nous, nous aimant gratuitement et  inconditionnellement.

Sainte Jeanne nous dit- regarde,  avec la force de cet Esprit,  tout peut être surmonté!…  car il y a quelque chose de plus que mon confort, que mon jugement, que mes appréciations sur  l’autre. Et bien que l’homme pleure souvent, ressente douleurs et humiliations, malgré cela, en profondeur il est heureux et  il le réalisera pleinement quand il rencontrera Jésus face à face. Jésus nous demande seulement – Veux-tu vivre de cet Esprit, veux-tu m’accompagner, veux-tu voir, ce que seul tu ne verras  jamais, n’atteindras et ni  n’expérimenteras ?

Que répondrai-je? » . Je laisse la question en suspens. A chacun d’y répondre…

Après la messe, nous avons retrouvé tous les participants comme de coutume pour un verre de l’amitié toujours très apprécié.  C’est pour nous une bonne occasion de rencontrer nos amis et connaissances ainsi que nos fidèles paroissiens du dimanche.

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