Sur les traces de la Vierge, pour plaire à Dieu

la Règle de vie de l’Annonciade

 

Si 1517 est une année importante pour l’Ordre franciscain, pour l’Ordre de la Vierge Marie elle ne l’est pas moins puisque c’est au cours de cette année 1517 que sa Règle de vie a été approuvée d’une façon définitive par Rome. 2017 est donc une année-anniversaire. Un anniversaire, cela se commémore. Et il est heureux pour l’Annonciade de le commémorer en ce lieu, vu ses origines baignées de sève franciscaine.

Écrite en 1517 par le franciscain, le bienheureux père Gabriel-Maria, cette Règle de vie est en réalité la troisième mouture du texte que  sainte Jeanne de France a demandé à Gabriel-Maria d’écrire pour l’Ordre religieux qu’elle a fondé à Bourges, en 1502. Aujourd’hui, cette Règle de 1517 est toujours une source d’inspiration et de vie, non seulement pour les moniales Annonciades, mais aussi pour tous ceux et celles qui partagent le charisme leur Ordre, pour les deux Congrégations religieuses qui s’en inspirent, à savoir les Sœurs Annonciades apostoliques de Belgique et les Pères Mariens de Pologne.

Après quelques mots sur l’auteur du texte et sur celle qui l’a inspiré, j’aborderai la genèse de ce texte, puis je montrerai combien ce texte se situe dans le prolongement d’un regard, celui que François et sa postérité posaient sur la Vierge Marie. Je décrirai enfin à grands traits l’itinéraire spirituel proposé dans cette Règle de vie, soulignant, en terminant, son caractère prophétique.

Le rédacteur du texte

Le père Gabriel‑Maria – Gilbert Nicolas de son vrai nom – est né à Riom en Auvergne entre de 1460-1462. Un sermon d’un religieux franciscain sur l’Immaculée Conception éveille en lui l’appel à la vocation religieuse. Il décide alors d’entrer chez les Frères Mineurs observants, au couvent de La Rochelle. Son temps de formation terminé, il enseigne durant une vingtaine d’années la théologie.

Dans les années 1495, il devient le confesseur et le conseiller spirituel de Jeanne de France. Il va la seconder dans la fondation de l’Annonciade, devenant véritablement cofondateur et législateur de son Ordre. Au cours de sa vie, il présidera à la fondation de huit monastères d’Annonciades.

Au sein de l’Ordre franciscain, d’importantes charges lui sont confiées, ce qui l’amène à parcourir presque toute l’Europe. Sa sagesse et son souci de la paix sont notoires. Ses différentes charges le conduisent à visiter les couvents de frères et de sœurs de son Ordre, ce qui le met au cœur des problèmes que traverse à cette époque sa famille religieuse. Il prend aussi le temps d’écrire. Il écrit ainsi un commentaire de la Règle de saint François, des traités de dévotion mariale pour des Fraternités laïques, une Règle de vie pour des religieuses – les Annonciades, les Tertiaires franciscaines de Château-Gontier –, des sermons sur les vertus de la Vierge, un traité de théologie morale, le « Lunetae confessorum ».

Son attachement à l’Eucharistie, à la Passion du Christ, aux Saints Noms de Jésus et de Marie, à la paix, s’inscrivent dans la tradition franciscaine des 14e et 15e siècles marquée par le Bx Duns Scot (1265/66-1308) et les grandes figures de l’Observance, tels saint Bernardin de Sienne (1380-1444). Mais surtout, le père Gabriel‑Maria se distingue par son amour de la Vierge Marie. Ainsi sa vie mariale et sa formation théologique l’ont préparé à comprendre en profondeur le charisme de Jeanne de France.

Il meurt en odeur de sainteté au couvent des Annonciades de Rodez, le 27 août 1532. Son culte se répand dès sa mort. Le titre de bienheureux lui est donné dans l’Ordre des Frères Mineurs et des Annonciades. Sa cause de béatification est actuellement en cours.

Celle qui en est l’inspiratrice

Tel est rapidement esquissé le portrait de celui qui a rédigé la Règle de l’Annonciade. Celle qui en est l’inspiratrice s’appelle donc Jeanne de France. Elle est la fille du roi Louis XI et de la reine Charlotte de Savoie. Elle est née le 23 avril 1464. A 5 ans Jeanne, qui souffre d’un handicap physique, est éloignée de la cour et envoyée au château de Lignières en Berry.  Là, dans la chapelle du château, la petite fille qui a 7 ans  reçoit de Dieu l’inspiration qu’un jour elle fondera un Ordre religieux dédié à la Vierge Marie, et qui sera gouverné par les frères Mineurs. Les années vont passer. En 1476, Jeanne atteint ses 12 ans. Louis XI décide de la marier au jeune duc Louis d’Orléans qui jamais n’acceptera ce mariage forcé. Vont suivre 22 ans de vie conjugale bien difficile pour Jeanne. En 1498, le roi Charles VIII, qui a succédé à Louis XI, meurt sans héritier. Louis d’Orléans, en tant que premier prince du sang, devient roi de France. Il fait alors annuler par Rome son mariage avec Jeanne pour épouser Anne de Bretagne, la veuve du roi défunt. Raison d’état oblige. Jeanne devient duchesse de Berry. Elle concrétise alors l’intuition reçue en sa jeunesse : elle fonde, en 1502, avec l’aide de Gabriel-Maria, l’Annonciade.  Elle meurt le 4 février 1505. Béatifiée en 1742, elle est canonisée par Pie XII en 1950.

Toute sa vie Jeanne a été proche du milieu franciscain. Son choix personnel de choisir comme directeur de conscience un frère mineur s’enracine dans une longue tradition familiale. Dans sa parenté, tant du côté paternel que maternel, on trouve des frères et sœurs faisant partie de l’Ordre franciscain.  De plus, le climat religieux de son temps se prête à un tel choix, marqué qu’il est par l’influence de deux courants spirituels proche l’un de l’autre, la devotio moderna et l’Observance franciscaine. Les tenants de la devotio moderna ont en commun avec les frères Observants une dévotion  au Christ crucifié, à l’Eucharistie, à la Vierge Marie. Ils pratiquent les vertus chrétiennes, se dévouent au service du prochain, s’attachent à la personne du Christ qu’ils veulent imiter. Tout cela se vérifie en Jeanne de France.

Les origines du texte

Voici esquissé là grands traits le portrait des fondateurs de l’Annonciade. Il est temps maintenant de se pencher sur l’origine du texte de la Règle, qu’ils ont voulu pour leurs filles spirituelles.

Un jour de l’année 1499, Jeanne de France révèle à Gabriel-Maria le désir qui l’habite depuis son enfance : fonder un Ordre religieux, dédié à la Vierge Marie et gouverné par les Frères de l’Observance. Dans un premier temps le père, faisant preuve de prudence, est réticent. Il lui montre les difficultés d’une telle entreprise et lui dit que, de plus, l’Église depuis les décisions du IV concile de Latran en 1215, n’accepte pas de nouvelles Règles de vie religieuse. Cependant, dans un second temps, après que Jeanne lui a révélé la manière dont est né son désir de fonder, il reconnaît, en homme spirituel qu’il est, le caractère surnaturel de ce désir et lui promet son aide.

Connaissant les voies de la vie mystique, il a bien perçu que Jeanne n’a pas eu seulement la révélation de fonder un nouvel Ordre sans avoir eu en même temps quelque lumière  concernant la Règle de vie des futures religieuses. Il l’interroge donc à ce sujet.  Jeanne lui apprend qu’en effet un jour où elle demandait à la Vierge comment elle devait vivre, ainsi que les futures religieuses de son ordre, elle reçut cette parole en son cœur : « Fais écrire, en une Règle, tout ce qui est écrit dans l’Évangile que j’ai fait en ce monde et trouve moyen de la faire approuver par le Saint Siège Apostolique[1]… »

Entendant ce que lui dit Jeanne, le père Gabriel-Maria lui dresse alors, si l’on peut dire, une feuille de route : il faut écrire la Règle, aller à Rome pour la faire approuver du Saint Père, et obtenir le congé du roi afin de pouvoir bâtir le premier couvent de l’Ordre. Pour ce qui est du congé du roi, Jeanne lui dit qu’elle s’en occupera mais pour le reste, elle compte sur lui. Gabriel-Maria s’engage alors à écrire « cette Règle afin que, dit-il, [il] puisse faire quelque chose qui soit pour l’honneur de Dieu et de sa très digne Mère, et pour le salut des âmes qui auront à la garder[2]

Fin 1501 ou début 1502, ayant terminé sa rédaction, Gabriel-Maria confie à l’un de ses frères, le frère Guillaume Morin, la charge d’aller à Rome afin de la présenter au souverain pontife pour approbation. Le frère échoue dans sa démarche, essuyant un refus de la part des cardinaux  et, de plus, sur le chemin du retour, il perd le précieux document.  Gabriel-Maria rédige un nouveau texte. Cette fois, il part lui-même à Rome pour le faire approuver. Après pas mal de difficultés dues au fameux décret du IV Concile du Latran en matière de vie religieuse, la Règle est finalement approuvée le 12 février 1502.  Les sœurs vont vivre sous cette Règle jusque dans les années 1514-1515. À cette date, Jeanne est décédée depuis une dizaine d’années. Gabriel-Maria est alors vicaire général cismontain de l’Observance. À ce titre, il participe au chapitre général de son Ordre, célébré à Anvers en 1514.

Au cours de ce chapitre, les pères capitulaires ont dû se préoccuper de l’avenir des deux Ordres de moniales qui font partie de leur famille religieuse et dont la fondation est relativement récente : les Conceptionistes d’Espagne et les Annonciades de France. En effet, leur avenir a été fragilisé par le décès de leur fondatrice, Béatrice da Silva pour l’un, Jeanne de France pour l’autre. L’idée de les fusionner a-t-elle germé durant ce chapitre ou bien cette fusion faisait-elle partie de l’ordre du jour ? Je ne sais. Quoi qu’il en soit, elle a fait son chemin dans les esprits si bien que le Pape Léon X va demander à Gabriel-Maria ainsi qu’à quelques théologiens de rédiger une Règle commune afin de faire de ces deux Ordres un seul Ordre qui prendrait le nom d’Ordre de la Vierge Marie. Cette Règle dite seconde Règle est approuvée le 22 mai 1515. Les Annonciades étaient certainement prêtes à accepter cette fusion. Elles ne devaient pas être trop désorientées par ce texte de 1515, vu qu’elles y retrouvaient les éléments essentiels contenus dans leur Règle primitive. Ce qui n’était pas le cas des Conceptionistes. Celles-ci vont donc refuser la fusion. Ce qui pousse Gabriel-Maria à rédiger un troisième texte pour les seules Annonciades. Ce texte est approuvé par le Pape Léon X le 25 juillet 1517. Il régit toujours l’Ordre de la Vierge Marie.

Les trois textes écrits par Gabriel-Maria ne constituent pas trois Règle de vie différentes, mais une seule Règle dont la rédaction s’est échelonnée sur trois étapes, en raison des circonstances. Au cours de ces trois rédactions, Gabriel-Maria affine son texte, il l’ordonne, précise tel ou tel point concernant l’organisation de la vie conventuelle. Le texte de 1502 est comme un premier jet où affleure la fraîcheur du charisme de Jeanne. La seconde rédaction et la troisième sont plus ordonnées. Elles se ressemblent avec, cependant, quelque différence : dans la Règle de 1517, on voit réapparaître la notion de « plaisir de Dieu », présente dans le texte de 1502, si essentielle pour sainte Jeanne, et qui avait disparu du texte de 1515. Dans cette même Règle de 1517, on voit aussi réapparaître un prologue dans lequel Gabriel-Maria résume l’itinéraire spirituel qu’il va développer.  Ce prologue avait disparu du texte de 1515.

Mais les trois textes ont bien le même sujet, la même structure, la même forme de composition. En dix chapitres, Gabriel-Maria décline dix vertus de Marie qu’il a repérées dans les passages évangéliques où il est question de la Vierge : la pureté, la prudence, l’humilité, la foi, la prière, l’obéissance, la pauvreté, la patience, la charité et la compassion. Chaque vertu fait l’objet d’un chapitre. Chaque chapitre est construit de la même manière, en trois parties : après avoir rappelé les passages évangéliques en rapport avec la vertu traitée, Gabriel-Maria en tire des règles de conduite pour les sœurs, pour leur vie personnelle, et des règles pour la vie communautaire.

En choisissant les vertus de la Vierge comme fondement de vie spirituelle, Gabriel-Maria propose Marie comme exemple, comme modèle aux futures Annonciades. Il sait que, par là, il répond au désir de Jeanne. Celle-ci, en effet, lorsqu’on lui  demandait quel saint « patron elle voulait que ses filles suivent [….] elle disait ce que, dit-on, saint François répondait : François voulait que ses frères n’aient que Jésus et le saint Évangile : ainsi, mes sœurs n’auront à suivre que la Vierge Marie et sa vie rapportée au saint Évangile[3] ». Il comprend alors, et il le dit à Jeanne, que la forme de vie de ses futures religieuses ne peut avoir comme source d’inspiration que la Vierge. La Vierge sera le modèle qu’elles devront  regarder, l’exemple qu’elles devront suivre : « l’ordre de la Vierge Marie, qui sera nouveau et que vous voulez fonder, ne pourra avoir d’autre modèle ni d’autre exemple que la seule Vierge Marie ». Pour lui, c’est donc l’exemple marial qui donnera  « une forme de vie » aux futures religieuses de son Ordre[4]. En présentant la Vierge comme Celle qui conduit à vivre selon l‘Évangile, Gabriel-Maria ne se place-t-il pas comme dans le prolongement d’un regard, celui que François posait sur la Vierge Marie ?

Dans le prolongement d’un regard

En effet, si l’on en croit saint Bonaventure, François  avait demandé à Marie de devenir son « avocate » afin que, par ses mérites, il puisse concevoir et enfanter « l’esprit de vérité évangélique »[5]. La Vierge est donc aux yeux de François celle qui peut lui montrer comment vivre authentiquement sa vie de chrétien. Pour essayer de le montrer, je prendrai comme exemple  ce très beau texte de François, la Salutation à la Vierge.

Dans la Salutation à la Vierge, François s’adresse directement à Marie : « Salut, Dame, reine sainte, sainte Mère de Dieu », choisie par Dieu « le Père très saint », consacrée « avec son très saint Fils bien-aimé et l’Esprit saint paraclet », en qui « furent et sont toute plénitude de grâce et tout bien ». Elle est aussi la « Vierge faite église », une expression qui donne tout son sens, toute sa densité, à cette Salutation.

Car si la Vierge est devenue « église », alors, l’église possède en la Vierge un modèle. Tout baptisé est donc appelé, comme elle, à recevoir le Christ et à le donner au monde par les œuvres bonnes. Dans sa Lettre à tous les fidèles, François écrit à ce sujet : nous sommes « ses mères, quand nous le portons dans notre cœur et notre corps par l’amour divin et par une conscience pure et sincère, quand nous l’enfantons par un saint ouvrage qui doit luire en exemple pour les autres[6]. »

Si la Salutation s’adresse bien à Marie, elle s’adresse également aux fidèles. On le déduit par la manière dont François la termine : « Et salut à vous toutes, saintes vertus qui, par la grâce et l’illumination de l’Esprit Saint, êtes répandues dans les cœurs des fidèles, pour faire d’infidèles des fidèles à Dieu ![7] » En mettant en œuvre dans leur existence les vertus, les fidèle deviennent comme la Vierge, porteurs du Christ.  Pour François, les vertus ne sont pas des exercices moraux mais des dons reçus de Dieu et qui, en nous, mettent en mouvement la vie. En Marie, François discerne toutes les vertus de la vie chrétienne. En Marie, simple et pure, il contemple comme dans un Tabernacle « celui qui est tout bien ».

Dans ce texte, François laisse affleurer deux notions que sa postérité va développer : de  l’expression « en qui furent et sont toute plénitude de grâce et tout bien » affleure l’idée de l’excellence de Marie ; de  l’expression « Vierge faite église » affleure l’idée de son exemplarité.

En effet, à la fin du Moyen-âge, l’influence exercée par les thèses de Duns Scot, concernant, l’excellence de la Vierge et, par là, son Immaculée Conception, est grande. À l’époque de Gabriel-Maria, l’Observance franciscaine dans son ensemble le suit dans ses positions immaculistes. Les prédicateurs franciscains de ce temps s’en font l’écho. Cependant, admettre que Marie soit immaculée dans sa conception, c’est aussi reconnaître qu’en Elle réside toute vertu, qu’en elle réside tout ce qui peut plaire parfaitement à Dieu. En conséquence, suivre son exemple ne peut qu’être un chemin sûr pour aller à Dieu.

Cette idée que la Vierge peut être un exemple à suivre se trouve sous la plume de certains prédicateurs franciscains du 15e, tel saint Bernardin de Sienne. Ainsi, dans un de ses célèbres sermons, prononcé à Sienne au cours du carême 1427, il présente les vertus qui accompagnent la Vierge Marie de manière allégorique, c’est-à-dire, comme des Dames formant la cour de la Vierge Marie : Dame Clôture, Dame Familiarité, Dame Humilité etc. Il construit son sermon en citant  la parole évangélique qui sert d’appui à l’évocation de la vertu, puis il évoque ce qu’il faut faire concrètement. Gabriel-Maria, dans la composition de la Règle des Annonciades, procédera de la même manière.

Mais avant Bernardin, il y a eu saint Bonaventure lui-même. Car l’idée d’exemplarité mariale se trouve bien sous sa plume. Dans un de ses sermons pour une fête de l’Épiphanie il invite à imiter la Mère du Christ car elle est le modèle de toute vertu chrétienne[8]. Ailleurs, dans un petit Opuscule sur les Cinq Fêtes de l’Enfant-Jésus, en arrivant à la cinquième fête, qui est celle de la Présentation de Jésus au Temple, il établit un parallèle entre « l’âme dévote » et la Vierge, considérant cette âme comme étant « Marie en esprit » présentant au Père son Fils, Jésus[9]. De même, dans ses conférences sur les Sept dons du Saint-Esprit, cette idée de conformité à Marie est présente. Consacrant trois de ses sermons sur la Vierge, lorsqu’il aborde les dons de Force et de Conseil, il présente la Vierge comme un exemple à suivre : « Tout homme qui veut être saint doit suivre la Vierge glorieuse dans la sainteté d’une pureté non corrompue, d’une prompte obéissance et d’un dévouement total […] O Quelle pieuse mère nous avons ! Configurons-nous à notre mère et suivons sa piété […] Nous aurons une couronne, si nous voulons imiter la Vierge glorieuse[10]

On trouve encore cette idée d’exemplarité mariale dans d’autres œuvres du saint telle cette Lettre écrite « à un frère très cher ». Après lui avoir décrit un véritable itinéraire spirituel, il termine sa lettre par une invitation à suivre les traces de la Vierge : « En tous tes besoins et dans tes peines, recours à Elle comme au plus sûr des refuges, lui demandant le secours de sa protection. Prends-la pour ton avocate : avec grande dévotion et confiance, remets-lui le soin de tes affaires. N’est-elle pas la mère de Miséricorde ? [… ]  Et pour que ta dévotion soit favorablement accueillie, pour que tes hommages lui soient agréables, conserve en toi l’éclat de sa pureté en écartant toute souillure d’esprit et du corps. Par la pratique de l’humilité et de la douceur, efforce-toi de marcher sur ses traces[11] ». Et dans son Traité l’Apologie des Pauvres, Bonaventure écrit encore : « O Vierge très sainte, si tu es comme l’exemplaire de toute perfection proposé à l’imitation des parfaits dans ton humble virginité, tu l’es aussi dans le dénuement de ta pauvreté. Ceux donc qui s’efforcent d’imiter ta pauvreté, daigne, ô Reine des Miséricordes, les soutenir et les arracher puissamment aux attaques de l’ennemi[12] ».

Par ce qui vient d’être dit, on voit se profiler ce que Gabriel-Maria va mettre en lumière dans la Règle des Annonciades : sur le chemin de ce qui plaît à Dieu, prendre la Vierge comme modèle, la suivre en ses vertus.

Sur le chemin de ce qui plaît à Dieu

Plaire à Dieu, suivre le Christ en prenant exemple sur la Vierge des Évangiles, telle est l’intuition de Jeanne de France que Gabriel-Maria met en lumière dans la Règle de vie qu’elle lui a demandé de rédiger pour ses filles. À travers cette Règle de vie, Gabriel-Maria propose aux moniales Annonciades l’union à  Dieu, en suivant la Vierge dans son pèlerinage de la foi. En déclinant, en dix chapitres, dix vertus de Marie, il trace un itinéraire spirituel, ordonné selon les trois voies de la vie spirituelle.

« Intérieurement purifiés[13] »

Ainsi, le premier pas à faire est celui de la conversion. Cette conversion commence par le fait de se retourner vers Dieu et retrouver le chemin de l’intériorité, en vivant dans la sobriété, c’est la vertu de pureté, de la garde du cœur, de la vigilance. La soeur annonciade est invitée à garder « non seulement la clôture matérielle, mais aussi celle du cœur ne donnant permission à aucune vanité d’entrer par les fenêtres des sens, ni à son cœur de se répandre au dehors par ses affections, mais vivant au-dedans d’elle-même, en aimant Jésus de tout son cœur et de tout son pouvoir[14]… » Cette vertu aide à  regarder les biens de la terre du point de vue de Dieu, prenant du recul par rapport aux biens, aux personnes, les regardant selon Dieu et dans sa lumière. On est donc loin d’une vertu de pureté étriquée…. On ne pèche pas dans ses actions, ou en son cœur, en son esprit ou par ses paroles, quand on a le cœur tourné vers Dieu. Le regard sur Dieu, sur la Vierge, permet de resituer les choses créées, toutes créatures, selon leur vraie place dans la création, voulue par leur Créateur.

Se tourner vers Dieu, c’est donc par le fait même tourner le dos à tout ce qui pourrait déplaire à Dieu, en pensées, paroles et actions, c’est la seconde vertu, la vertu de prudence qui est vue par Gabriel-Maria comme la vertu de sagesse. Et pour lui, la sagesse consiste à plaire à Dieu dans le concret de l’existence. Par exemple, dans ce second chapitre, il est dit que la prudence est une vertu qui pousse à parler peu et toujours à bon escient. Il faut donc fuir les vaines paroles et préférer le silence : « À l’exemple et à l’imitation de la Vierge, les sœurs, pour plaire au Christ et à la Vierge, ne doivent pas parler à la légère, mais être lentes à le faire ». La prudence est aussi une vertu qui pousse à faire le point sur sa vie. Ainsi, « les sœurs doivent examiner continuellement en leur cœur comment elles observent la Règle de la Vierge Marie et si leur vie se trouve pure et agréable au regard de Jésus. » La prudence est encore la vertu du discernement, du choix du bien quand le mal est à notre porte. Et pour Gabriel-Maria, de ce péché tapi à la porte du cœur, « on triomphe plus facilement par la fuite que par le combat[15] ».

Cette sagesse ou cette prudence permet de voir ce qui est essentiel, donc, de fuir ce qui ne l’est pas :  c’est discerner comment plaire à Dieu et le servir au quotidien, en toute humilité. L‘humilité est donc la vertu suivante. Elle est présentée comme la vertu du « oui », d’un « oui » simple et vrai, comme la vertu de l’oubli de soi, du service, de la disponibilité, à l’exemple de la Vierge qui a dit : « voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole[16] ». Cette vertu d’humilité ouvre la porte sur la vie de foi où l’être intérieur est éclairé, sur la vie de prière où l’être intérieur est réconforté.

 « Intérieurement illuminés »

La foi en effet jette une lumière sur la manière de conduire sa vie, de se comporter. Voilà pourquoi, les sœurs, si elles veulent plaire à Dieu, « doivent être fortes dans la foi », parce que, dit le texte, « sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu ». Les sœurs manifesteront cette foi par « de bonnes œuvres ». Ces œuvres bonnes sont une manière pour elles de « concevoir Jésus », de le donner au monde[17]. Par la foi, elles croient aussi avec leur intelligence et leur cœur tout ce que leur dit l’Église, tout ce que l’Église croit. Et ce consentement éclaire la vie, donne une orientation aux attitudes, aux comportements ;  la foi conduit à suivre le Christ, à l’exemple de la première chrétienne, Marie. Voilà pourquoi, le père Gabriel-Maria place cette vertu de foi  en quatrième place après les vertus dites « purgatives », celles qui aident à s’éloigner du péché (pureté, prudence, humilité), la mettant en tête des vertus dites « illuminatives », c’est-à-dire, celles qui éclairent la conscience, orientent l’existence vers la suite du Christ, à  l’imitation de Marie.

Quant à la vertu de prière en ses divers aspects – louange, oraison, écoute et lecture de la Parole de Dieu, prière liturgique – elle est vue par Gabriel-Maria comme un véritable travail car, écrit-il,  « les sœurs, pour plaire au Christ, doivent par-dessus tout apprendre l’art et la science de la louange divine et de l’oraison. » La fréquentation de la Parole de Dieu est également importante pour lui puisque « la soeur « qui est de Dieu écoute la Parole de Dieu.[18]» La vertu de prière en travaillant l’être intérieur pousse à bien agir, à agir en conformité au Christ. Les vertus suivantes d’obéissance, de pauvreté et de patience vont développer ce thème du bien agir afin de suivre les traces du Christ, à la manière dont la Vierge les a suivies.  Les œuvres bonnes sont l’expression bien concrète et de cette vie de foi et de cette vie de prière. Elles authentifient, pour ainsi dire, la vie de foi et de prière.

L’obéissance est donc la vertu suivante, celle du don total de soi, pour Dieu, en vue de Dieu. Ainsi, les Annonciades doivent toujours se rappeler « qu’à leur entrée en religion, elles ont, pour Dieu, renoncé à leur volonté propre[19] ». En effet, sans ce don total, cette dé-maîtrise ou cette déposition de soi entre les mains d’un Autre, on ne pourrait guère aller loin sur le chemin de l’union, sur le chemin du véritable amour. Tout donner, se donner, devenir des pauvres en esprit.

La pauvreté suit donc la vertu d’obéissance. « Les sœurs doivent aimer et garder avec soin la perle évangélique de la pauvreté…. ; ainsi que des pèlerins, [elles habiteront] dans leur monastère comme dans un domicile qui ne leur appartient pas. Leurs monastères et édifices seront construits sans recherche ni somptuosité[20].» La pauvreté est la vertu du renoncement, du détachement. Sur ce chemin à la suite du Christ pauvre, il faut durer, durer dans le désir de s’unir à ce Christ pauvre et tout aimant. Après la pauvreté vient donc la vertu de patience, qui est la vertu du long désir, du désir de la ressemblance et de l’union avec Celui  à qui on a donné sa vie. Ce désir d’union se réalise au cœur même du réel de l’existence, de ce réel heureux, mais aussi et surtout de ce réel marqué de difficultés. Une expression le laisse entendre : les sœurs « doivent désirer souffrir quelque chose pour le nom de [Jésus]…[21] », c’est-à-dire faire des inévitables épreuves ou contrariétés de la vie un chemin de Dieu, un chemin vers Dieu, y déceler sa Présence. Ce n’est ni facile, ni évident. Mais le travail secret de l’Esprit Saint dans l’âme peut faire comprendre cela, ou conduire à en faire l’expérience. C’est pourquoi, la vertu de patience est également vue comme le temps de la quête du Christ, le temps où se noue une réelle amitié avec Jésus : « que les sœurs persévèrent à chercher Jésus ; […] dans une pieuse plainte, elles doivent causer familièrement avec Jésus et lui poser des questions comme les épouses ont l’habitude de faire avec leur époux[22]. »

« Intérieurement embrasés »

La patience est le temps de l’enracinement en Dieu ; elle conduit au véritable amour, à la charité. La charité vraie s’enracine dans l’amour du Christ. Les sœurs « doivent nourrir Jésus de leurs saintes affections…. » Cet amour du Christ se vérifie dans les relations fraternelles au quotidien, faites de paix, d’excuse et de pardon : « que les sœurs fassent donc tous les jours le « sermon de la paix » […] c’est-à-dire, qu’elles établissent toujours la paix entre [elles], réconciliant celles qui seraient en contestation, les excusant toutes, et se faisant toujours les avocates de la paix. Qu’elles pardonnent  facilement aux autres leurs offenses… [23]

Cette vie de charité conduit à la compassion, et particulièrement à la compassion pour Jésus crucifié. Cette vertu de compassion est présentée comme le « bouquet de myrrhe » dont parle le texte biblique du Cantique des cantiques. C’est ainsi que les sœurs doivent porter constamment dans leur cœur « le bouquet de myrrhe », c’est-à-dire qu’elles doivent garder en leur cœur le souvenir, la mémoire de la Passion du Christ. Car c’est par la porte de Jésus crucifié qu’elles parviendront à goûter dès ici-bas la véritable union avec Dieu, et à entrer en communion avec leurs frères en humanité.

Vatican II avant l’heure

Tout au long de cet itinéraire, qui demande de la persévérance, la Vierge Marie est comme la compagne de route. Gabriel-Maria invite à la regarder comme l’étoile qui montre une direction ; il invite à la considérer comme celle qui éclaire la vie de qui veut plaire à Dieu. Pour la définir dans ce rôle, il emploie plusieurs termes : Elle est le « Modèle », c’est-à-dire, l’exemple à suivre, elle est la « Règle », c’est-à-dire, la norme de la vie, la référence, le repère, elle est « l’Oracle », c’est-à-dire, celle qui parle à notre cœur de la part de Dieu, à la manière du prophète biblique.

Mais elle n’est pas le but. Le but, et Gabriel-Maria a le soin de le rappeler à chaque chapitre de la Règle, est de plaire à Dieu, de faire ce qui plaît à Dieu. Cela demande effort et étude: « N’ayez nulle autre étude[24]… » dit-il, n’ayez d’autre souci que de plaire à Dieu en pensées, paroles et actions.  Et le moyen de plaire à Dieu, de plaire au Christ, c’est de suivre Marie, d’essayer au jour le jour d’entrer dans les dispositions de son cœur,  non pas d’une manière extérieure, mais selon une inspiration profonde de la volonté, à la manière dont parle saint Paul quand il dit : « Ayez en vous les sentiments qui sont ceux du Christ Jésus etc. » (Ph. 2,5). Imiter Marie, ce n‘est pas la copier, mais c’est entrer dans les dispositions de son cœur avec ce que nous sommes. Et le moyen, le seul pour Jeanne et Gabriel-Maria, de connaître les dispositions du cœur de Marie, c’est l’Évangiles, les pages d’Évangile qui parlent d’elle.

Cet aspect de la Vierge « modèle », de la Vierge « éducatrice », que la Règle de l’Annonciade met en lumière, annonce ce que Vatican II développera cinq siècles plus tard dans la constitution dogmatique sur l’Église, Lumen Gentium en son chapitre huitième consacré à Marie. En ce chapitre, en effet, Marie est présentée comme le modèle de l’église, comme le miroir où se révèle son mystère de vie et de sainteté, comme un guide conduisant les fidèles à une compréhension exacte du mystère du Christ. En réponse au prologue de la règle de l’Annonciade : « Que la Vierge soit votre modèle […] n’ayez nulle autre étude que de plaire parfaitement à votre Époux par l’imitation de la Vierge[25] », le concile invite les fidèles à lever « les yeux sur Marie comme modèle des vertus […] à poursuivre l’imitation de ses vertus[26] », tout en précisant : « en se recueillant avec piété dans la pensée de Marie […] qu’elle contemple dans la lumière du Verbe fait homme, l’église devient sans cesse plus conforme à son époux[27]. » En effet, suivre Marie ne peut que nous rapprocher du Christ, nous conduire à « faire tout ce qu’il dira[28] ». Ainsi, « Modèle de vie de toute l’Église […] Marie est encore maîtresse de vie spirituelle pour chacun des chrétiens. Mais elle est surtout modèle du culte qui consiste à faire de sa vie une offrande à Dieu[29] » – sainte Jeanne et le bienheureux père Gabriel-Maria diraient un plaisir pour Dieu !

En conclusion

L’Église a toujours eu envers la Mère de Dieu un culte spécial.  Depuis le Concile Vatican II et jusqu’au Pape François, en passant par Jean-Paul II, cela se vérifie. Selon l’éditorialiste et philosophe Gérard Leclerc, si « l’intimité avec la Vierge est constante chez Jean-Paul II, avec le pape François elle apparaît au grand jour, dès le lendemain de son élection, quand il va lui offrir un bouquet de fleurs dans la basilique Sainte-Marie-Majeure. Pour ces deux hommes, dit-il, la piété mariale est tout simplement vitale. Il y a dans l’Église un charisme marial sans lequel elle ne pourrait pas vivre[30]. »

Ce caractère vital de la piété mariale, saint François l’avait bien perçu. Ainsi, dans La Salutation à la Vierge, sur laquelle nous avons jeté un regard, il le laisse en effet pressentir.

De ce caractère vital de la piété mariale, Gabriel-Maria en était convaincu lui dont la vocation franciscaine a été éveillée par la Vierge immaculée. Il était ainsi préparé depuis longtemps à comprendre l’intuition mystique de Jeanne, et à la mettre en lumière dans l’Église.  Fidèle à l’intuition de Jeanne, il y a mis cependant sa marque de théologien, et sa marque de franciscain.

Du caractère vital de la piété mariale, le chemin des dix vertus évangéliques de la Vierge, tel que le développe la Règle de l’Annonciade, en témoigne. En effet, la mise en œuvre des vertus se fait non pas en dehors du réel mais bien au cœur du réel de la vie, au cœur du quotidien le plus heureux, mais aussi le plus rude et parfois le plus dépouillé. C’est un chemin structurant : chemin de conversion personnelle, chemin de connaissance du Christ, de son Évangile et de sa mise en œuvre, chemin d’union à Dieu. C’est la vie ordinaire vécue sous le regard de Dieu, en sa Présence, à l’exemple de la Vierge de Nazareth. Plus on avance sur ce chemin là, plus on devient capable de vibrer, comme les cordes d’un instrument de musique, au véritable amour. Cette image musicale n’est pas un effet de style de ma part. Sainte Jeanne et le bienheureux père Gabriel-Maria ont en effet comparé les dix vertus développées dans la Règle de l’Annonciade aux cordes d’une harpe ou d’un psaltérion ; l’un les appelle la « harpe de la vie », et l’autre le « psaltérion à dix cordes ». Pour eux, les vertus sont considérées comme des moyens de faire chanter nos existences, c’est à dire, de les mettre en contact avec le véritable amour, sous l’influence de l’Esprit Saint reçu au jour de notre baptême. Si cela est ainsi, nos pauvres existences humaines tendront à donner le meilleur d’elles-mêmes, à donner un je-ne-sais-quoi qui laisse pressentir ce qui devait animer l’être profond de la Vierge. Par là, elles plairont à Dieu et Dieu y trouvera sa joie. Comme le disait, dans une de ses conférences sur la Règle de l’Annonciade, le père Guy Bougerol, grand spécialiste de saint Bonaventure, et à qui je laisse le dernier mot : « Il y a plusieurs façons de proposer l’imitation de la Vierge : en l’établissant sur des bases théologiques très hautes, en regardant comment la Vierge a vécu. Ce dernier point est important car il donne à l’Annonciade son caractère de très grande simplicité franciscaine[31]. »

Soeur Marie-Emmanuel, ovm

Couvent des Capucins

Paris, 14 mars 2017

[1] Les Sources, L’Annonciade, Thiais 2010, p. 86 (désormais LS)

[2] LS 87.

[3] LS 472.

[4] LS 51-52.

[5] Bonaventure, « Légende Majeure », François d’Assise, Écrits, Vies, Témoignages ; tome 2, Paris 2010,  3, 1, p. 2257.

[6] Saint François d’Assise, « Salutation de la Vierge Marie », François d’Assise, Écrits, Vies, Témoignages ; tome 1, Paris 2010,  p. 356.

[7] Saint François d’Assise, « Salutation de la Vierge Marie », François d’Assise, Écrits, Vies, Témoignages ; tome 1, Paris 2010,  p. 167.

[8] D’après l’article « Bonaventure »,  DS, col. 1809.

[9] Bonaventure, « Les cinq fêtes de l’Enfant Jésus », dans P. Jean de Dieu, Œuvres spirituelles de saint Bonaventure, tome 3, Le Christ Jésus, Paris (F) / Gembloux (B), 1932, p. 52.

[10] Saint Bonaventure, Les sept dons du Saint-Esprit, Cerf, 2004, p. 133.139.143.

[11] Cité dans J. G. Bougerol, Saint Bonaventure, éd. Franciscaines, Paris, 1966, p. 41.

[12] Cité dans J. G. Bougerol, Saint Bonaventure, p. 114.

[13] Saint François d’Assise, « Lettre à tout l’Ordre », François d’Assise, Écrits, Vies, Témoignages ; tome 1, Paris 2010,  p. 374 : « Dieu tout-puissant, donne-[nous] de faire ce que nous te savons vouloir et de toujours vouloir ce qui te plaît, afin qu’intérieurement purifiés, intérieurement illuminés et embrasés du feu du Saint-Esprit, nous puissions suivre les traces de ton Fils bien-aimé, notre Seigneur jésus Christ, et par ta seule grâce parvenir à toi…»

[14] LS 715.

[15] LS 716-717.

[16] LS 718.

[17] LS 720.

[18] LS 722-723.

[19] LS 726.

[20] LS 727.

[21] LS 729.

[22] LS 730.

[23] LS 731.732.

[24] LS 712.

[25] LS 712.

[26] Lumen gentium 65, 67 (= LG).

[27] LG 65

[28] Jn 2, 5.

[29] Paul VI, Marialis cultus, 16, 21.

[30] Gérard Leclerc, « Marie, une mère pour les enfants du IIIe millénaire », Famille Chrétienne, 16 mai 2014.

[31] Guy Bougerol, Conférences sur la Règle de l’Annonciade, Thiais, 1970, p. 9.

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