mgr Michel Santier Homélie sur la construction de la chapelle de l'Annonciade

Homélie de Monseigneur Santier,

lors de la Fête de Sainte Jeanne de France

le 11 février 2018 au Monastère de l’Annonciade de Thiais

Elargis l’espace de ta tente. (Is 54, 2-5)

Cette belle image biblique convient bien au moment où les sœurs annonciades lancent de grands travaux pour l’élargissement et le déploiement du monastère, notamment la chapelle.
Le premier sens littéral n’est pas le sens plénier de la phrase car, à travers ce projet, qui fait suite à celui de Lichen en Pologne et celui de Grentheville dans le Calvados, les sœurs désirent vivre l’accueil monastique, c’est-à-dire priant et fraternel, pour tous ceux et celles qui cherchent Dieu, parfois comme à tâtons, par exemple les jeunes qui vivent un séjour dans cet havre de paix pour préparer des examens.
Déploie sans hésiter les toiles de ta demeure.
Leur accueil se vit aussi vis-à-vis de personnes en fragilité, notamment celles qui, comme sainte Jeanne, sont délaissées par leur époux, demeurant seules pour élever leurs enfants ; elles sont nombreuses dans le Val de Marne et, effectivement, la visite des quartiers populaires que j’accomplis me permet de les rencontrer. Certaines puisent dans la prière et leur foi la force de tenir debout au sein de leurs épreuves, comme Marie au pied de la croix. A travers la prière du chapelet, elles méditent les béatitudes et les dix vertus de la Vierge Marie qui sont au cœur de la spiritualité de sainte Jeanne de France et de l’Annonciade.
Le déploiement de l’accueil continuera à se vivre pour les retraitants seuls ou en groupe, pour les rencontres des prêtres du diocèse, les laïcs, les groupes d’enfants et de jeunes. Alors, vous l’avez compris, soyez généreux pour soutenir le projet des sœurs, faites-le connaitre à des personnes que vous connaissez.
Nous venons d’entendre proclamer la Bonne Nouvelle des Béatitudes dont la première en est comme le résumé, le bijou :
Heureux les pauvres en esprit, le Royaume des cieux est à eux.
La pauvreté évangélique n’est pas la misère ; il faut la combattre car elle déshumanise la personne qui ne la choisit pas mais la subit. La pauvreté évangélique est un choix, celui de suivre Jésus, pauvre et humble de cœur. Le bonheur des pauvres n’est pas d’être pauvre mais de posséder le Royaume des cieux.
Dans le malheur, parce que rejetée pas son mari le roi à cause de son handicap, Jeanne de France a trouvé en Jésus, son véritable époux, celui qui, dès cette terre, l’a fait entrer dans le royaume de Dieu, le royaume des cieux.
Car, derrière les béatitudes elles-mêmes, apparait et se révèle le visage de Jésus pauvre, doux et humble, miséricordieux, rempli de charité.

Très fraternellement
Michel Santier
Evêque de Créteil

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