Dimanche 4 février 2018, une joyeuse ambiance règne au Monastère de Grentheville  en ce jour de fête dédié à Sainte Jeanne de France! Le groupe marial est là dès le matin pour boire à la source et faire la joie de Dieu, thème de ce jour! Dans l’entraide et la bonne humeur, chacun s’affaire aussi aux préparatifs du buffet, à l’installation des chaises et à l’harmonie générale. Jean-Pierre n’a pas oublié son appareil photo.

Bouquets et lumières, la festivité est rehaussée de beauté. Nous accueillons notre prédicateur, le Père Xavier Signargout, vicaire général du diocèse. Il préside la célébration entouré de cinq prêtres amis. Voici son homélie :

« Il y a quelques jours, le Pape François commentait l’histoire du roi David, fuyant la révolte de son Fils Absalom et injurié par un partisan de Saül, par ces mots : « Il n’y a pas de vrai humilité sans humiliation. « 

Il m’a semblé que ces paroles indiquaient un chemin pour comprendre Sainte Jeanne de France et pour la célébrer.

On ne peut pas parler de Sainte Jeanne sans se référer à son modèle, la Vierge Marie, celle qui chante devant Élisabeth sa cousine : « le Seigneur s’est penché sur son humble servante ». La Vierge Marie a appris à vivre cette humilité tout au long du pèlerinage de sa vie. Elle a connu l’humiliation de Bethléem : Jésus accueilli non pas dans la salle commune, mais en dehors de la ville, dans les champs, parmi les bergers et leurs troupeaux : difficile apprentissage de la pauvreté. Elle a connu ensuite l’humiliation de la fuite en Égypte avec Joseph et l’enfant, devant l’hostilité d’Hérode et de ses scribes, et le refuge chez l’étranger. Elle a connu aussi avec Joseph l’humiliation de la disparition de Jésus et sa recherche pendant trois jours avant de le retrouver au Temple : »Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne savez-vous pas que je dois être chez mon Père ? »

Jeanne de France a appris à mettre ses pas dans ceux de la Vierge Marie, avec confiance et avec amour. C’est ainsi qu’elle a supporté l’humiliation de son surnom : »Jeanne la Boiteuse » mais bien pire, les humiliations infligées par son mari, Louis d’Orléans. Pendant les 22 années qu’a duré leur mariage, il menait loin de sa femme une vie de plaisirs et de débauche, laissant Jeanne à sa vie de prière. Et quand il devint roi sous le nom de Louis XII, et Jeanne reine de France, il s’empresse de réclamer au Pape et d’obtenir la reconnaissance de nullité de son mariage, pour épouser Anne de Bretagne, veuve du roi précédent. Jeanne a vécu tout cela avec amour, intercédant même en faveur de son mari alors qu’il était révolté contre le roi.

Le livre d’Isaïe chantait tout-à-l’heure les promesses du Seigneur à Jérusalem, le lieu de son repos : »N’aie pas honte, tu n’auras plus à rougir. Car tu oublieras la honte de ta jeunesse, tu ne penseras plus au déshonneur de ton veuvage ».Et le pape François évoquait l’humiliation du roi David, trahi par son propre fils et injurié par ses ennemis, montant en pleurant jusqu’au Monts des Oliviers, en fuyant Jérusalem ! Il annonçait bien-sûr une autre montée, celle de Jésus pleurant au Mont des Oliviers et, quelques heures plus tard, portant sa croix jusqu’au Golgotha. Jésus lui-même a connu le chemin de l’humiliation devant les hommes, alors qu’il agissait par amour de son Père et par amour de nous.

Nous l’avons entendu dans l’Évangile. C’est un chemin de bonheur que Jésus nous révèle avec les Béatitudes, et c’est bien un chemin de joie qu’il a suivi en faisant la volonté de son Père : »Père, je proclame ta louange. Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits ».

« Il n’ y a pas de vrai humilité sans humiliation. »,nous disait le Pape François. Qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’il faut baisser la tête, renoncer à la joie et aimer les coups ? Non, bien-sûr.  Mais cela veut dire qu’il n’ y a pas d’autre moyen pour devenir disciple de Jésus que de suivre ses pas, que d’apprendre à aimer comme lui, à devenir comme un enfant, à donner comme lui : »Celui qui veut être mon disciple, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ». Dès le jour de l’Annonciation, la Vierge Marie associant l’humilité à la joie, dans son cantique. Elle disait : »Le Seigneur s’est penché sur son humble servante, désormais tous les âges me diront bienheureuse ».

Sainte Jeanne de France s’est attachée à ces paroles et elle en a fait le cœur de sa vie. Que sa prière nous accompagne pour nous aider à découvrir chaque jour ce chemin de vie et de bonheur ! Amen. »

A l’issue de cette cérémonie belle et priante, nous avons rencontré nos amis autour du verre de l’amitié. Nous les remercions de leur présence chaleureuse !

Le soir même, nous avons accueilli les jeunes prêtres de la région Normandie au nombre de 17. ils sont accompagnés par le Père Francis  Marécaille du diocèse de Cherbourg. Le Père Théophane des Fraternités monastiques de Jérusalem, est venu du Mont Saint Michel pour prêcher ce temps de récollection et de pause spirituelle.

C’est la deuxième année que nous avons la joie de recevoir ce groupe dynamique et plein d’espérance pour l’Église de demain. Notre prière vous porte dans votre ministère, chers Pères !

 

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