« Venez vous-mêmes à l’écart, dans un lieu désert, et reposez-vous un peu » ( Mc 6, 31 )
Jésus invite ses disciples à prendre du repos et pour cela il les entraîne dans un lieu dépouillé. Ailleurs, il nous parle d’entrer dans notre chambre, de fermer la porte et de prier notre Père dans le secret.
Et si nous profitions des vacances pour prendre le temps de s’asseoir, seul, dans un coin de nature, dans une chapelle, dans la pièce la plus reculée de la maison. S’asseoir dans le silence et la solitude. Prendre conscience du simple fait d’exister, d’être sous le regard si aimant de Dieu, regard qui nous crée, qui nous sauve, qui nous enveloppe.
Blaise Pascal écrit : « Quand je m’y suis mis quelquefois à considérer les diverses agitations des hommes, et les périls et les peines où ils s’exposent, dans la Cour, dans la guerre, d’où naissent tant de querelles, de passions, d’entreprises hardies et souvent mauvaises, etc… ; j’ai découvert que tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre. » Et ailleurs, il ajoute : « A quoi pense l’homme ? à danser, à jouer du luth, à chanter, à faire des vers, à courir la bague, etc. ;… à se battre, à se faire roi, sans penser à ce que c’est qu’être roi et qu’être homme » (Pascal, Les Pensées)Â
Tous les grands maîtres de vie spirituelle – Sainte Thérèse d’Avila, Saint Bonaventure, Saint Cassien, Dom Louf, Thomas a Kempis  pour n’en citer que quelques-uns – disent combien la connaissance de soi est primordiale : se connaître n’est pas si facile ! On a peur de se connaître, de se regarder en face, de confronter sa vie à l’Evangile, sa vie réelle et non pas telle qu’on la rêve ! D’où cette grande difficulté que nous éprouvons à nous mettre au repos dans une chambre comme dit Pascal. Entre quatre murs blancs, sans rien pour nous distraire…., et sans rien faire ! Simplement laisser monter tout ce que nous avons en nous. Et pourtant, ce face à face avec nous-mêmes est le chemin qui nous conduit à un véritable face à face avec le Seigneur.
Alors, pourquoi ne pas risquer cette aventure cet été : répondre à cet appel du cœur à cœur avec le Seigneur. Penser à ce que c’est que d’être un homme, une femme, un père, une mère, une religieuse, un enfant bien-aimé de Dieu. Bel été à tous !
Sœur Marie de l’Annonciation, ovm