Poursuivons le voyage… Nous étions comme entrés dans la Vertu de prudence qui est l’art de savoir discerner ce qui plaît le plus à Dieu et de choisir les meilleurs moyens d’arriver à cet objectif.
Regardons Jésus. Nous disions la dernière fois qu’être Fils pleinement était comme le fil d’or autour duquel s’accomplit  tout le mystère de sa vie et de son ministère : La mission est claire. Jésus sait d’où il vient et où il va. Sa prudence prend appuie sur  la limpidité du but à atteindre, sur cet unique désir de son cœur tout orienté vers le Père. Cette clarté du désir me fait penser à celui de Sainte Jeanne de France : il est frappant combien son désir est grand et très vivant mais qu’il est unique : son unique préoccupation était de faire plaisir à Dieu et à Marie et tous ses choix étaient ordonnés à cette fin.
Prolongeons notre regard sur Jésus : Sans cesse nous le voyons se mettre à l’écart pour prier, écouter son Père, rester dans un contact permanent avec Lui. A 12 ans il est au Temple au milieu des Docteurs de la Loi car dit-il, « il doit être aux affaires de son Père ». Et jusqu’au bout il est dans ce dialogue filial « Père, non pas ma volonté mais la tienne » Et encore ce dernier mot : « Père, en tes mains je remets mon esprit. » Il demeure toujours dans cette simple orientation de son unique désir. Les pas du Fils et du Père ne s’écartent jamais l’un de l’autre. Ils sont sans cesse accordés.
Pierre, lui, avait suivi Jésus au moment de son arrestation à Gethsémani jusqu’à entrer à l’intérieur du Palais du Grand Prêtre… Mais il suivait de loin ! (Mc 14, 54) S’il avait suivi Son Divin Maître de près, sans le lâcher d’une semelle, peut-être ne l’aurait-il pas renié : peut-être aurait-il été au bout de sa promesse : « Même si tous succombent, du moins pas moi ! (…) dussé-je mourir avec toi, non, je ne te renierai pas. » Mais il suivait de loin…
Gabriel Maria précise la première manière de mettre en œuvre concrètement cette vertu dans notre vie quotidienne : « La première prudence, dit-il, ainsi que nous l’avons dit, règle nos rapports avec Dieu par une foi sincère et la connaissance de tout ce que nous devons croire, comme, par exemple, les principales vérités de la foi, de sorte que nous n’en doutions point mais en ayons une foi ferme. C’est la première et nécessaire prudence par rapport à Dieu. »
Par ces conseils il nous invite justement à ne pas nous laisser distancer dans notre vie à la suite du Christ : Il me semble que cette foi sincère est  une immense confiance nourrie par un approfondissement incessant de La Vérité qu’est Jésus. Connaître et comprendre le contenu de la Foi en commençant par une grande familiarité avec la Parole de Dieu, mais aussi l’étude de la Tradition de l’Eglise à travers les Pères de l’Eglise jusqu’aux textes contemporains  (Encycliques, lettres apostoliques, documents du Concile Vatican II) en passant par les grands auteurs tels Sainte Thérèse d’Avila, Saint François de Sales etc… A mesure que l’on marche à la suite de Jésus, la soif d’approfondir la Foi grandit et creuser cette Foi dilate notre amour pour le Seigneur. Ce désir de connaître notre Maître est infini car il est réellement inépuisable. Il s’agit humblement d’avancer dans la profondeur du mystère de Dieu et de s’en émerveiller toujours d’avantage : comme elle est grande et merveilleuse la Sagesse de Dieu ! Ce voyage est passionnant et fait expérimenter toujours plus la solidité du Roc qu’est le Christ.
A la prochaine fois ! Bel Avent et déjà Bon Noël à tous.
Sr Marie de l’Annonciation OVM