C’est à la chapelle Sainte Jeanne de Bourges que Sœur Mariam Emmanuel fait profession temporaire. Depuis la Révolution aucune profession n’avait eu lieu dans cette chapelle ; ainsi donc nous nous unissons à la joie de Sainte Jeanne  et de nos sœurs qui ont prié dans ce même lieu.

Il s’agit pour tout le monde d’arriver tôt, car les places sont nombreuses, mais l’assemblée l’est encore davantage ! L’atmosphère est à la joie et Sœur Mariam Emmanuel accueille chacun avec simplicité. Elle est entourée de ses parents, sa famille proche et moins proche et beaucoup de ses amis rencontrés au cours de ses études. Tous ont désiré l’accompagner pour son engagement.

La cérémonie est présidée par Monseigneur Jérôme Beau, entouré de son vicaire général, le Père Eric Vinçon, deux autres prêtres du diocèse, de frère Marcel franciscain, de Guy Colrat, diacre, et de plusieurs enfants de chœur.

La messe est belle et se déroule paisiblement dans le recueillement malgré de temps à autre les allées et venues des petites troubadours, les bien-aimées du Seigneur !!! Voici quelques extraits de l’homélie de Monseigneur, juste avant que Sœur Mariam Emmanuel prononce ses vœux : moment intense d’émotion partagée par tous dans la foi.

Il y a de fait dans le cœur de l’humanité, lorsqu’une de ses sœurs fait profession religieuse, des sentiments qui peuvent être différents, pas toujours, pas dans l’assemblée évidement…. Mais il peut arriver dans le monde que certains se disent, « mais elle aurait pu faire autre chose », « mais elle aurait pu avoir une belle situation ».  « Elle aurait pu… » et se mettre à avoir comme une angoisse dans le cœur de se dire, quel chemin étrange que de faire profession religieuse en changeant de vie.

Et effectivement, ce qui doit nous émerveiller, est peut-être ce qui fait l’interrogation dans la société : changer de vie, choisir simplement la grâce de suivre le Christ. C’est simplement cela, avoir été saisi par le Christ ressuscité, vivant, agissant, transformant aujourd’hui notre monde et pouvoir, au milieu de ce monde, être le signe paradoxal que le monde a une autre issue que la victoire de la science du progrès, des techniques et que le monde a une issue qui est simplement la vie, qui est simplement la résurrection, qui est simplement de vivre éternellement dans la gloire du Père.

La profession religieuse de sœur Mariam Emmanuel, ce n’est pas d’entrer dans une dépendance avec Dieu, c’est d’entrer dans une communion de gratuité parce qu’on a besoin d’être aimés, et d’accepter d’aimer et d’être aimé dans la gratuité et non dans la dépendance.

Il peut y avoir certaines choses paradoxales dans la vie consacrée parce qu’aucun être humain n’est fait pour le célibat, à moins que Dieu ne nous y appelle dans la consécration. Mais s’Il nous y appelle dans la consécration, il nous donne les moyens de le vivre,

  • c’est pour que dans la pauvreté du célibat consacré, la gloire de Dieu, la puissance de l’amour de Dieu, la joie de Dieu puissent se vivre dans l’humanité et la pauvreté de notre humanité d’aujourd’hui
  • c’est pour que ce célibat soit signe de la fécondité de Dieu, et d’un Dieu qui est vivant et qui nous donne la vie et la joie naissant de cette situation de pauvreté et de solitude.

Le célibat consacré est comme le cri de jaillissement de la résurrection au milieu de l’humanité qui se referme sur elle-même. Jamais la société d’aujourd’hui, jamais l’humanité d’aujourd’hui, n’a eu tant besoin de la vocation du célibat consacré. Car jamais l’humanité d’aujourd’hui n’a eu tant besoin de ce cri d’espérance qui n’est compréhensible, que parce qu’il nous donne la joie dans la pauvreté de la consécration et qu’il nous donne d’avoir un épanouissement dans cette solitude…….

C’est ainsi que la profession religieuse aujourd’hui de sœur Mariam Emmanuel  est un bouquet d’espérance de vie et de joie pour notre humanité, non seulement pour nous mais pour toute l’humanité, pour ceux qui comprennent comme pour ceux qui ne comprennent pas, car le don de soi-même n’est pas là pour être compris, il est là pour être recueilli dans l’Amour et la Miséricorde.

Sœur Mariam Emmanuel avait désiré signifier au cours de cette cérémonie par des symboles sa reconnaissance envers Sainte Jeanne et le Père Gabriel Maria. Au moment de la procession d’offrande, des petites troubadours se sont avancées avec des luminions et la colombe de la paix, puis frère Marcel franciscain (frère de notre sœur Marie Hélène du Costa Rica) a déposé un tau auprès du tableau du Père Gabriel-Maria et enfin Mère Marguerite-Marie (ancienne ancelle du monastère de Villeneuve-sur-Lot, qui vient de fermer) a apporté un dizain devant Notre Mère Sainte Jeanne.

 

Il y avait beaucoup d’instruments de musique ; un petit orgue pour nous accompagner, la cithare de Sœur Marie Jeanne d’Arc, la flûte traversière de Sœur Marie Mathilde et surtout une harpe. Oui, Diane, jeune harpiste était heureuse de jouer au moment de la communion et elle joue magnifiquement !

Après la cérémonie, la famille, les amis, sont invités à déjeuner au monastère. Ils sont 80, mais tout avait été bien préparé auparavant. Sœur Mariam Emmanuel est très heureuse et ce fut un beau témoignage pour tous.

 

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