Juridiction franciscaine

 Notice

En 1554, Antoine de Luxembourg, comte de Ligny et Marguerite de Savoie, son épouse, fondent à Ligny un monastère d’Annonciades sous l’invocation de St-Michel Archange. Ils font venir de Bourges quatre religieuses :

                Louise Garelle, ancelle († 17.12.1559)

                Simone Girauldon, vice-gérante († 2.01.1557)

                Marguerite de la Rivière (†28.12.1567)

                Josèphe Laurent (†31.12.1567)

Une princesse de leur famille, Hélène de Luxembourg, prend le voile chez les Annonciades, dès le début de la fondation. Elle meurt en odeur de sainteté le 27 juin 1569.

Ligny devient lui-même fondateur des monastères de Varennes (1622), de Pont-à-Mousson (1623) et de Bar-le-Duc (1641). On conserve plusieurs manuscrits provenant du monastère des Annonciades dont “ la Règle des Annonciades ”, copiée en 1555, richement reliée.

Près de l’église de Ligny, Marguerite de Savoie fait bâtir une “ Maison de refuge ” qu’elle donne aux Annonciades, le 29 mars 1580, pour qu’elles y reçoivent des pauvres veuves. Cette fondation est approuvée par l’Evêque de Toul le 10 avril 1580. Les Annonciades conserveront le “ refuge ” jusqu’à la Révolution. Ce “ refuge ” est un véritable béguinage, le béguinage de la “ Cour Sainte Marguerite ”, en raison de sa fondatrice Marguerite de Savoie.  Les femmes admises promettent “ de ne soy plus marier ”. Elles portent un uniforme “ robbe noire avec un couvrechef ”. Elles sont aussi tenues à réciter chaque jour 15 Pater et Ave, obéissent à une supérieure, vivant comme des religieuses. À ce titre, elles sont exemptes d’impôts !

Peu après la fondation, le Père Jean Godard, franciscain, provincial des Annonciades, donne son accord pour que Bourges envoie de nouvelles religieuses afin de renforcer les effectifs de la communauté. Le 20 juillet 1578, le ministre général, le Père Christophe de Cheffontaine permet à la Mère Ancelle de donner l’Habit aux postulantes qui se sont présentées. Les effectifs ne dépasseront pas 20 religieuses. En 1780, il y a 17 religieuses de chœur, 4 converses. En 1790, 15 religieuses de Chœur, 4 converses et 2 sœurs venues du monastère de Clermont. Ligny est supprimé en 1790. Cependant, 9 sœurs de chœur et 2 converses resteront jusqu’en 1792.

Les commissaires nationaux viennent faire l’inventaire du monastère le 6 août 1790 à 8 heures du matin. Parmi les objets recensés se trouve le masque mortuaire de Sainte Jeanne. Il se trouve aujourd’hui dans l’Église de Ligny.

Tout au long de son existence, le monastère est confié à la direction spirituelle des Cordeliers. Le dernier en date est le Père Théodore Mansuy, 1790.

Pour cette année 1790, on trouve au livre des recettes et dépenses du monastère : “ Payé 200 livres à notre Père confesseur pour ces vestiers de plusieurs années… Payé 22 paires de soulié à 5 livres la pairre qui fait 110 livres tant que pour religieuse et le pauvre confesseure et nos deux filles (servantes) ”.

Un aspect pittoresque des Annonciades de Ligny souligne combien les moniales étaient bien insérées dans la vie locale. En effet, au siècle dernier, on voyait encore à l’ouest de la ville, une vieille maison entourée de jardins, appelée “ les Annonciades ” où la population de Ligny se regroupait au son de la fanfare, chaque année, le 2e dimanche après Pâques. C’était la “ fête des Annonciades ”.  Cette coutume était peut-être le souvenir d’un ancien pèlerinage de la paroisse à l’église conventuelle des Annonciades. En effet, souvent l’Ancelle du monastère aimait réunir la population en quelques moments de fête, tant pour donner à la communauté quelques jours de “ relâche ” aux observances de la vie régulière que pour faire partager aux habitants leurs “joies religieuses ” ! En ces jours, il y avait distribution gratuite de gâteaux dits “ michottes ” et de quelques produits du couvent.  Qu’en est-il aujourd’hui de cette tradition ?

Sources manuscrites

Archives nationales D XIX/II.

Sources imprimées

 « Étude sur les seigneurs de Ligny et la maison de Luxembourg », Mémoires de la Société des lettres de Bar le Duc, 1880.

 « Ligny en Barrois septembre 1954 : Triduum en l’honneur de sainte Jeanne de France à l’occasion du 4e centenaire des annonciades de Ligny, 1554-1954 », Le carillon de N.-D. des Vertus, n° 247.

 « Ligny en Barrois », Société les Amis de la ville de Ligny, plaquette, sd.

 « Ligny-en-Barrois », Les Dossiers Documentaires Meusiens, Bar-le-Duc, 1991.

 « Pèlerinage à N.-D. des Vertus : Ligny en Barrois », La Croix, 28 mai 1924

Adam R., N.-D. des Vertus. La « Bonne N.-D. de Ligny », Ligny-en-Barrois, 1940.

Aimond Ch., Histoire religieuse de la révolution dans le département de la Meuse, Ed. J. de Gigord – Paris, Impr. St-Paul, Bar-le-Duc, 1949

Braye L., « Jeanne de Valois et la fondation des Annonciades Ro­yales à Ligny », Le Carillon de Notre-Dame des Vertus, Ligny-en-Barrois (Meuse), 1926, 25 avril, 28 mai, 26 juin.

Braye Lucien, L’image de N.D. des Vertus de Ligny en Barrois, Ligny-en-Barrois, 1919.

Deloge Élisabeth., Un Ordre féminin en Lorraine à l’époque de la contre‑réforme : les annonciades aux XVIIe‑XVIIIe siècles. Mémoire de maîtrise préparé sous la direction de monsieur Louis Châtellier, Université de Nancy II, faculté de lettres, juin 1992.

Even M., « A propos des Annonciades [de Ligny] », ibid., 1926,  26 août.

Joignon Chanoine Camille-Paul, En plein cœur du Barrois, Impr. St-Paul, Bar-le-Duc, 1951 : tome 2, p. 277 à 287.

Martin Eugène, Les Trois Ordres de Saint-François en Lorraine, p. 66 à 74, 82 et 83 : voir n ° 336.

Paroisse Bx Nicolas de l’Ornain, Notre-Dame des Vertus depuis 1459 à Ligny-en-Barrois, plaquette, Ligny-en-Barrois 2007.

Pichancourt Jean, Histoire de l’Annonciade de Ligny en Barrois,  Ligny-en-Barrois, 1944.

Pichancourt Jean, N.-D. des Fossés, Ligny‑en‑Barrois (son histoire), impr. E. Spillmann, Nancy, 1942.

RHF, tome 5, 1928, p. 140 ; tome 7, 1930, p. 380 ; tome 8, 1931, p. 69, 73, 214 ; FF, tome 4, 1921, p. 92 ; tome 22, 1939, p. 167.

Robinet et Gillant, Abbés, « Le monastère des Annonciades de Ligny en Barrois », Pouillé du diocèse de Verdun, tome II, Verdun, 1898.

2020, 17 mai, Pèlerinage à Notre-Dame des Vertus

 

Shares
Share This