De notre carré de permaculture

(Ou vécu d’une jardinière pendant le confinement )

 

Enfin le carré de bois avait pris place sur la pelouse ombragée  par de jeunes arbres fruitiers…En couches superposées j’applique « la méthode des lasagnes », apprise par cœur depuis mon cadeau de Noël (« Je débute mon jardin en permaculture. C’est malin…. ») : les matières  (cartons non imprimés, branchettes, copeaux, herbe fraîchement coupée, compost) s’imprègnent pour accueillir les herbes aromatiques pour tisanes,  conseillées par Sainte Hildegarde.

En cette sortie de l’hiver, jetons un regard sur le jardin potager : des chardons, du chiendent…C’est le domaine de Patrick, notre ami bénévole…Quelques sœurs attentionnées réalisent le désherbage…mais dur…ce terrain est sec…et argileux…

Soudain l’Inattendu ! Le confinement ferme les portes du monastère même à nos bénévoles. Cependant Dame Nature explose de toute part…Et le potager ? Il y va de notre alimentation saine. Oubliant le joli carré…je plonge dans le potager avec le magazine « Rustica » : fenouil, panais, salades, radis…Et comme le disait le Renard dans « Le petit Prince »…je deviens « responsable de ma rose »…Arroser, désherber, éclaircir…Me voilà prise au jeu de cette Terre vivante, « Notre Mère la Terre », disait Saint François…en comptant avec le travail caché des petits vers mais aussi des limaces…Je deviens une « amoureuse » de cet espace de silence égayé par le gazouillis des oiseaux. Et je sens autour de moi une vie qui s’éveille depuis toutes les petites maisons qui nous entourent et que je prenais pour un désert…Par une brèche dans notre clôture, des regards, des sourires, quelques mots…Et si l’évangélisation passait par là ?

Au bout du fil, notre ami Patrick s’inquiète de son semis de tomates. Qu’à cela ne tienne, nous le ferons passer par toutes les étapes, et quel regard émerveillé sur « son champ de tomates ». Nous pourrons  partager.

Est-ce un très lointain écho de ce livre que nous découvrons au réfectoire : « L’écologie intégrale au cœur des monastères » par Nathalie de Kaniv et le Père François You ? Certainement une profonde communion.

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