“Chemaʿ Yisrā‘ël ! Écoute Israël” (Dt 6, 4)
Écouter….. Nous disions le mois dernier, pour inaugurer cette nouvelle étape, que le cœur pur est un cœur qui n’est pas partagé. Un cœur, c’est-à-dire notre volonté profonde – la source cachée de nos choix et de nos décisions. Jésus nous parle de brebis qui le suivent parce qu’elles connaissent sa voix. « Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix. Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. » (Jn 10, 02-05) Le livre du Deutéronome lance ce doux cri : « Écoute Israël ! » Et ce cri traverse la Bible. Écouter la voix de Dieu est bien le premier moyen pour nous mettre à sa suite d’un cœur sans partage. Le Père Gabriel-Maria dans ce passage du sermon des « dix marie » sur la pureté ne dit pas autre chose :
« Nous aussi, nous voulons exprimer dans notre âme l’image de Jésus et de Marie et représenter sur le vif non seulement leur ressemblance, mais leur personne elle-même. Nous les avons considérés et nous avons trouvé que Jésus est la Vérité et Marie, la Pureté. Afin de reproduire fidèlement cette image, commençons par le principal, le visage. D’abord, nous avons deux oreilles, l’une de Jésus, l’autre de Marie. L’oreille de Jésus sera de fuir la vanité et la médisance, de ne pas leur donner audience, car elles sont contraires à la vérité. L’oreille de Marie sera d’avoir en horreur toutes les paroles et les représentations inconvenantes, car elles sont opposées à la pureté. Nous ne devons prendre de plaisir qu’à écouter de nos deux oreilles les paroles de Jésus et de Marie. Voilà deux bonnes oreilles, peintes fidèlement d’après leur ressemblance. »
Jésus indique que ses brebis distinguent sa voix de celle de l’étranger, c’est-à-dire qu’elles reconnaissent la voix de Dieu au milieu de toutes les autres voix. Pour nous mettre à la suite du Christ de tout notre cœur, nous sommes invités à fuir les autres voix. Et le Père Gabriel-Maria indique concrètement ces voix auxquels nos oreilles ne doivent donner aucun accès : les paroles de vanité, qui sont ces paroles creuses, sans consistance – paroles que le Pape François qualifie de mondanité ! Fuir aussi la médisance : un rude combat, difficile à mener, toujours à reprendre ! La médisance, il faut le dire sont tous ces mots contre le prochain : on a coutume de dire que la médisance dit des choses vraies qu’il vaudrait mieux taire contrairement à la calomnie qui est une parole mensongère contre le prochain. Je crois que la médisance a toujours quelque chose de faux car nous ne voyons pas le cœur de l’autre comme Dieu le voit. Nous pensons dire une parole vraie alors qu’en fait nous ne savons pas ! Nous ne voyons pas le secret du cœur. Et Le Père Gabriel-Maria le dit bien : ces paroles sont contraires à la vérité. Il nous invite à ne pas écouter ces paroles, à ne pas leur donner audience. Quand nous considérons nos propres faiblesses, nos propres capacités à faire le mal, alors il devient difficile d’écouter ces paroles puisqu’elles nous condamnent nous-mêmes : l’expérience de notre propre misère mendie la Miséricorde divine pour soi-même et pour tous et rend sourd aux paroles médisantes.
Le Père Gabriel-Maria avance un peu plus loin sur ces paroles qui parasitent nos oreilles et nuisent à la pureté de notre cœur. Il s’agit cette fois « d’avoir en horreur toutes les paroles et les représentations inconvenantes » : nous sommes conviés à fuir la vulgarité, les grossièretés, toutes les formes de violence sonore. Écouter une grande pièce de musique classique, un chef-d’œuvre de la musique sacrée, le chant des oiseaux, le bruit des vagues ou un grand silence laisse en notre cœur une toute autre atmosphère que des chansons violentes, agressives, des plaisanteries lourdes ou chargées de raillerie.
Le Franciscain indique ce qu’il faut fuir mais nous donne aussi le remède car le secret est de remplacer une mauvaise habitude par une bonne : Nous ne devons prendre de plaisir qu’à écouter de nos deux oreilles les paroles de Jésus et de Marie.
Écouter la Parole de Dieu : Écoute, Israël – disions-nous en citant le Deutéronome au début de cette lettre – le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force (Dt 6, 4-5). Voyez : d’abord vient le verbe « écouter » puis cette suite du Christ d’un cœur sans partage : de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Pour commencer, chut ! Écoute ! Écoute la Parole de Dieu. Beau mois d’Août et belle fête de l’Assomption.
Sœur Marie de l’Annonciation OVM
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