« Enfin, nous devons passer aux deux pieds. Par le pied de Jésus, on entend le zèle de l’activité, c’est-à-dire, mettre en pratique les bons sentiments et les bons désirs pour se stimuler avec bonne volonté à se hâter vers tous les lieux où le Seigneur est loué et où on parle de Lui, comme aux sermons et au service divin. Le pied de Marie consiste en ceci : ne diriger son cœur et son désir vers aucun autre but que de lui plaire. » (Bx père Gabriel-Maria, dans Les Sources p. 1004)

Enfin, nous devons passer aux deux pieds. Les pieds : C’est le moyen de transport que je préfère : Il ne coûte rien, ne pollue pas notre maison commune, ne fait pas de bruit, me laisse avancer à mon rythme et donne de contempler l’environnement au fil de mes pas. En effet, il n’est guère aisé de poser un regard prolongé sur un beau paysage à bord d’un TGV ou au volant de la voiture. Mais à pieds, on est porté spontanément à prier, une prière accordée à la Création environnante. Dans l’Evangile, Jésus marche, il passe, il est en chemin, il monte à Jérusalem. Les foules autour de lui et les disciples également. D’un bout à l’autre de la Bible le Peuple marche : Adam et Eve marchent hors du Jardin d’Eden, Caïn devient un errant, Abraham se met en route vers le pays que le Seigneur lui indiquera et tout ce qui suit n’est qu’un cheminement vers la terre d’Exil ou vers la Terre Promise. La vie spirituelle est dynamique ! Tant que nous sommes en cette vie il nous faut poser un pas devant l’autre, avancer toujours plus au large, toujours plus loin, toujours plus au creux de nos blessures, toujours plus en bas où est Jésus, toujours plus avant dans les profondeurs de Dieu. Dans la vie à la suite du Christ, celui qui n’avance pas recule ! Le Père Gabriel Maria le dira plus loin dans le sermon : nous y reviendrons donc une autre fois.

Par le pied de Jésus, on entend le zèle de l’activité, c’est-à-dire, mettre en pratique les bons sentiments et les bons désirs pour se stimuler avec bonne volonté à se hâter vers tous les lieux où le Seigneur est loué et où on parle de Lui, comme aux sermons et au service divin : Comment comprendre cela ? A première vue il s’agit de ne pas avoir des pieds de plomb quand il s’agit de prendre le chemin de l’Eglise, de ne pas trouver un tas de prétextes pour ne pas aller à la messe, pour abréger ou différer le temps que j’avais prévu de consacrer à la prière. Le Père Gabriel-Maria me semble-t-il, nous invite à aller beaucoup plus loin. Peut-être rapproche-t-il la cohérence de vie et le goût des choses de Dieu. Dans la Bible, tout s’achève dans la Louange –La Louange qui vient unifier, donner sens, qui puise tout en Dieu et fait tout remonter vers Dieu ! Et ceci dès les premières lignes de la Genèse : au fil du récit de la Création il nous est dit « Et Dieu vit que cela était bon. »(Gn 1, 10) « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et voici : cela était très bon. » » (Gn 1, 31) Et finalement : « Le septième jour, Dieu avait achevé l’œuvre qu’il avait faite. Il se reposa, le septième jour, de toute l’œuvre qu’il avait faite. Et Dieu bénit le septième jour : il le sanctifia puisque, ce jour-là, il se reposa de toute l’œuvre de création qu’il avait faite. (Gn 2,2-3) Cet émerveillement n’est-il pas Louange ? Et Saint Paul dans la lettre aux Ephésiens nous dit que Le Seigneur « a voulu que nous vivions à la louange de sa gloire» (Ep 1, 12). Si notre louange se cantonne à la messe dominicale, au chant des Offices liturgiques, à une heure ou deux passées dans un groupe de prière ou dans un temps de prière silencieuse mais tout cela vécu à part du reste de ma vie, sans que ma vie se laisse transformer par ces mots que je chante cela n’est-il pas vain ? Cela n’est-il pas faux et creux ? N’est-il pas étonnant que très vite je perde le sens et le goût de la prière, de la messe quand ces moments sont déconnectés du reste de ma vie ? Si je travaille toute la journée et toute la semaine comme si Dieu n’existait pas, comment puis-je trouver ma joie à vivre la messe ? Pourquoi s’étonner d’avoir tant de mal à se mettre en présence de mon Créateur et Rédempteur que j’ai ignoré tout le reste du temps ? Gabriel-Maria nous entraîne à ne pas compartimenter notre vie. Comme les six premiers jours de la Création s’achèvent, s’épanouissent, trouvent sens, dans le septième jour. Que chaque instant de ma vie, chaque minute dont ma vie est tissée soient une louange continuelle pour Dieu prenant leur source en Dieu et recevant de Dieu leur achèvement. Alors ma Louange deviendra vraie parce que ma vie sera Louange. Même quand je tombe, même dans mes imperfections ! Regardez Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : Elle tourne tout en positif ! C’est vraiment extraordinaire : elle fait de tout un acte de Louange : autant de ses faiblesses et de ses chutes que de ses petites victoires sur elle-même ! Et tout son être en devient un élan vers Dieu telle qu’elle est. C’est à cette vérité de la Louange que le Père Gabriel Maria m’invite, me semble-t-il, à travers le pied de Jésus.

Le pied de Marie consiste en ceci : ne diriger son cœur et son désir vers aucun autre but que de lui plaire. En si peu de mots nous voilà orientés vers Dieu. N’avoir aucun autre désir que de lui plaire : Voilà ce qu’ajoute Gabriel-Maria un peu plus loin dans ce même sermon des DIX MARIE : Ainsi devons-nous, en toute occasion, trouver Jésus. Nous pouvons chercher que lui : toutes nos actions doivent se faire pour lui, pour lui plaire, sans désirer aucune louange humaine. Ainsi, nous le trouverons. (Les Sources page 1034, n°69) Combien cette inclination constante du cœur c’est-à-dire de notre volonté, de notre être le plus profond, vers cette quête essentielle de ce qui plaît à Dieu est une véritable libération ! Elle suppose à la fois une certitude profonde d’être aimé du Seigneur-Lui qui n’est que Bon- et la conviction qu’il veut notre vrai bonheur. Le cœur pur est un cœur unifié, simplifié parce qu’il repose tout entier en Dieu et à partir de là, il peut aimer selon Dieu et non selon nous ce qui élargit considérablement notre cœur. C’est un véritable plongeon dans l’immensité de l’Amour qu’est Dieu qui guérit peu à peu notre cœur compliqué, divisé, tiraillé par la multiplicité de nos petits désirs qui sont plutôt des convoitises asservissantes. Là est le chemin du bonheur véritable car notre bonheur c’est quelqu’un : c’est Jésus ! Et demeurer en lui par cet unique désir de lui plaire est la source d’un intarissable bonheur comme le vin débordant des noces de Cana.

« Ton désir, c’est ta prière. Et si ton désir vit en toi sans interruption, alors ta prière elle non plus ne s’interrompt pas. » (Saint Augustin) : Vous voyez que les deux pieds vont ensemble ! Celui de Marie et Celui de Jésus.

Sr Marie de l’Annonciation OVM

INFORMATION IMPORTANTE : Normalement un week-end monastique pour les jeunes est prévu le 13-14 février prochain  Sauf si la situation sanitaire nous contraint à l’annuler  : vous trouverez toutes les informations sur le site. Ci-dessous l’invitation :

Pour y participer, il suffit de me contacter par un mail : smannoncation@gmail.com Merci beaucoup !

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