« Le troisième moyen pour bien louer Notre Seigneur est une crainte respectueuse et la soumission. C’est ainsi que s’exprimera notre bonne Mère Marie : « Il a regardé l’humilité de sa servante. »(Lc 1, 48)  A bon droit pouvons-nous, dans l’office divin, nous comporter avec un profond respect et une grande crainte, quand nous pensons à la grandeur et à la majesté de Celui à qui nous nous adressons, à la présence de sa sainte Mère ainsi qu’à tous les anges et bienheureux du Ciel (…) Cette réflexion devrait nous faire accomplir notre devoir avec un grand respect, une profonde révérence et beaucoup de soin, sans laisser errer nos  regards, sans rire entre nous ou faire de bruit. Nous devons nous garder soigneusement de toutes ces choses  et d’autres semblables qui sont des signes de dissipation. (…) nous devons nous acquitter le mieux possible de notre office, au chœur, et nous y conduire avec dignité et respect, pensant à ceux qui se tiennent à nos côtés pour nous aider à louer et à remercier le Créateur, d’après la parole du Psalmiste : « les Princes et les Anges du Paradis sont au milieu des vierges et des jeunes filles qui louent leur Seigneur et Créateur »(Ps 67, 26) » (Bx P. Gabriel-Maria)

Crainte et dissipation : Deux   mots que je retiens de cette nouvelle étape proposée par le Père Gabriel Maria dans son enseignement  sur la Louange.

La crainte n’est pas la peur. C’est un don de l’Esprit Saint. Voici  la définition qu’en donne Le Père Descouvemont « Elle est crainte filiale que nous appellerions aussi  « sens de Dieu », elle nous donne une connaissance aiguë de notre condition de créature- et de créature pécheresse. Elle nous fait expérimenter la béatitude des pauvres en esprit. Elle nous met à notre juste place devant Dieu, en nous donnant une connaissance claire de la distance qui existera toujours entre le Créateur et sa création. Elle nous fait nous écrier : « Dieu seul est Saint ! » Elle dépose dans note cœur une humilité à laquelle nous serions incapables d’accéder par la seule considération de la brièveté  ou de la médiocrité de notre vie. Enfin, elle nous donne le désir d’éviter le péché afin de ne pas offenser l’infinie tendresse de Dieu pour nous. » (Guide des difficultés de la foi catholique p.423-424) Cette crainte là est exactement celle que nous indique Gabriel Maria par  son  troisième outil  pour « bien louer notre Seigneur »

L’Esprit Saint prie en nous. Le Don perpétuel du Père à son fils et l’élan perpétuel du Fils vers le Père est en nous comme il est en Jésus-Christ, le Fils en qui nous prions le Père. Esprit Saint qui « se joint à notre cœur pour qu’à notre tour nous disions Abba ! » (Rm 8, 15)

Puisque l’Esprit Saint prie en nous, alors, laissons-nous conduire par lui dans notre Louange ! Si nous sommes dans la dissipation – et comme toujours le Père Gabriel Maria est très concret : rire, regarder tout et tous autour de nous, faire du bruit… – c’est le signe que nous sommes à la surface de nous-mêmes,  bien loin de notre cÅ“ur où chante l’Esprit Saint dans une prière et une louange perpétuelles. L’Esprit Saint nous unifie tandis que la dissipation manifeste la dispersion et la  division de notre être. L’Esprit Saint nous donne le repos alors que notre dissipation nous épuise. L’Esprit Saint nous comble de sa présence alors que la dissipation nous vide. La dissipation nous entraîne loin de nous-mêmes alors que l’Esprit Saint nous donne de vivre le sublime instant présent qui est le point unique où nous pouvons rencontrer Dieu et entrer en communion avec lui.

En ces jours qui suivent la Solennité de la Pentecôte demandons ce Don de l’Esprit Saint qui aiguise en notre cœur le sens de Dieu et attelons-nous courageusement au difficile combat contre  les dissipations. Pour faire la joie de Dieu !  Beau mois du Sacré-Cœur !

Sœur Marie de l’Annonciation OVM

 

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