En cinquième lieu, pour louer Dieu comme il convient, il est nécessaire de le faire en temps voulu. Un office accompli à son heure plaît mieux à Dieu, que cent autres récités beaucoup trop tôt ou beaucoup trop tard (…) pour aucune raison, nous ne devons pas différer le service divin, mais quand l’heure est arrivée nous devons tout laisser pour nous y rendre. Il n’y a rien au monde qui plaise plus à Dieu que de nous voir prendre plaisir à le louer et être ainsi, comme Marie, des vases de louange. Voilà ce que nous devons prendre à cÅ“ur et en quoi nous devons nous complaire (P. Gabriel-Maria).
Récapitulons brièvement les cinq outils que le père Gabriel Maria nous donne,  dans le but résumé par ces derniers mots : « être ainsi, comme Marie, des vases de louange ». Il s’agit donc d’être.  Être profondément attentifs, joyeux de la joie de l’Esprit Saint, louer le Seigneur avec crainte c’est-à -dire le don de Crainte  qui est sens de Dieu, le louer dans les lieux voués et consacrés à ce service et nous voici parvenus  au cinquième outil : louer Dieu en temps voulu. Gabriel Maria par cet équipement,  amène  chacun à habiter pleinement la louange qu’il offre à Dieu. Et même à être unifié dans cette louange. Etre unifié c’est aussi être pacifié, tout entier reposé et consumé dans la Louange  du  Fils qui s’élève vers le Père dans l’Esprit Saint. Etre  vase de louange comme Marie c’est être réceptacle de l’Eternel chant  qui jaillit de la Sainte Trinité, cette divine intimité.
Arrêtons-nous sur le cinquième point développé par Gabriel Maria.
« Il y a un moment pour tout et un temps pour toute chose sous le Ciel » dit Qohélet (Qo 3, 1)   « Le temps est entre les mains du Père ; c’est dans le présent que nous le rencontrons, ni hier ni demain, mais aujourd’hui et maintenant »  (CEC  n° 2659). Bien sûr certains parmi vous qui lisez cette lettre ne sont peut-être pas accoutumés à la prière des heures. Pourquoi ne pas saisir l’occasion et ouvrir un bréviaire. Osez découvrir la prière des heures  façonnée  par des siècles d’expérience de la vie orante en Eglise. La prière de l’Office n’est pas réservée aux religieuses et aux prêtres ! Elle est pour tous. Je vous livre là mon humble témoignage qui n’est pas du tout celui d’une spécialiste de la liturgie. Même quand je dis mon Office seule, je suis unie à la prière  de l’Eglise et du Christ époux de l’Eglise.  Mon cœur bat avec celui du Christ et celui de tout être humain. Le chant de l’Office est une école et une nourriture pour toute ma vie de prière et pour ma vie tout court. Par sa répartition des différentes heures au fil de la journée, Il consume mon existence quotidienne en une prière continuelle. Il façonne la glaise de  mon être. Il m’apprend aussi l’art de faire oraison. Il irrigue ma vie et celle de chacun sur cette terre. Il fait cette œuvre d’unification dont je parlais plus haut. D’année en année il devient ma langue maternelle.
J’ouvre ce livre des heures qui porte le beau nom de « Prière du temps présent » : oui prière en  cet instant présent dans lequel je touche le Seigneur, en lequel cet aujourd’hui touche à l’Eternel Aujourd’hui. Temps présent du matin au moment des Laudes qui chante la résurrection du Seigneur et cette éternelle victoire du Christ sur la mort. Temps présent des Vêpres le soir qui célèbre notre Rédemption tandis que le poids de mes péchés et de ceux du monde entier m’accablerait si à la fin de ce jour je ne trouvais l’immense pardon du Christ. Et ainsi de chaque Heure de l’Office liturgique.
Un office accompli à son heure plaît mieux à Dieu, que cent autres récités, beaucoup trop tôt ou beaucoup trop tard. Vérité du Temps : L’Eglise me donne très souvent de prier aux Laudes le psaume 62 qui s’ouvre par ces mots : « Dieu tu es mon Dieu je te cherche dès l’aube…. » On comprend bien que si j’attends le soir pour chanter cette heure cela n’a pas de sens ! Quelle merveille de profondeur quand s’élève le soir à Complies le chant du Cantique de Syméon, à l’heure où la nuit me parle du soir de toute vie. Il  nous établit dans  l’abandon et la confiance : « Maintenant, O Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole…. » Là aussi, vérité du temps. Impossible de dire cet Office à un autre moment qu’avant le repos de la nuit.
Tout arrêter pour s’y rendre…. Peut-être ne dites-vous jamais la prière des Heures mais le dimanche,  arrêtons-nous toutes nos activités en temps voulu, afin de  nous rendre à l’Eglise bien à l’heure et vivre la messe après avoir pris le temps d’habiller  notre cœur ? « Nous ne devons pas différer le service divin, mais quand l’heure est arrivée nous devons tout laisser pour nous y rendre. »
Dans le fond, le Père Gabriel Maria pose une seule question : quel est l’essentiel dans notre  vie ? C’est à l’heure où il faut tout lâcher à temps pour se rendre à la messe où à l’office qu’il m’est donné de choisir et d’exprimer  concrètement quel est mon unique nécessaire.
Beau mois d’octobre : mois du Rosaire ! Et bel automne à chacune et chacun !
Sœur Marie de l’Annonciation OVM
Prochains rendez-vous au monastère de l’Annonciade à Thiais :
Le 8 octobre, de 10h00 à 14h00 : première rencontre du Parcours Magnificat pour les jeunes femmes de 18 à 35 ans en recherche de vocation.
Le 28 octobre, de 20h00 à 21h30 : l’école d’Oraison pour tous et tous les âges reprend  à l’église du monastère.
Si vous voulez participer à l’une de ces propositions, il suffit de vous adresser à Sr Marie de l’Annonciation : smannonciation@gmail.com