Elle s’appelle Jeanine. Elle est née le 7 août 1929. Elle a un frère Jean, de 5 ans son cadet. Une profonde affection les unit. Ses origines sont bretonnes. Son grand père n’était-il pas gardien de phare ? À 12 ans, elle perd son père. Sa maman, veuve, doit travailler pour élever ses enfants. Alors Jeanine, comme une petite maman, va veiller sur son petit frère, non seulement sur sa vie physique mais aussi spirituelle… Peu après la mort de son père, elle sort avec son petit frère dans le jardin et là , s’agenouillant tous deux par terre dans un sentier de gravillons, Jeannine lui dit de regarder le ciel car son papa est là , et lui apprend des prières. Le petit trouvait le temps bien long, car les gravillons n’aimaient pas ses genoux !
Elle passe sa jeunesse à Compiègne. Puis, devenue adulte et en âge de travailler, elle s’installe à Paris. Jeanine a un métier de secrétaire dans une grande entreprise. Elle apprend l’anglais commercial et le maîtrise. Elle aime danser, sortir. Elle fait du yoga. Des voyages. Mais aussi, elle fréquente le Sacré Cœur de Montmartre et un des groupes de vie spirituelle proposés par la Basilique. Petit à petit, elle sent qu’elle est appelée à autre chose. Cela prend du temps. Elle réfléchit. Son père spirituel, un père du Sacré Cœur, lui parle alors de l’Annonciade.
Après beaucoup de réflexion, elle entre au monastère de l’Annonciade de Thiais le 4 octobre 1977. Pour sa maman, c’est très dur. Grosse épreuve. Mais petit à petit, cela s’apaisera. A sa prise d’habit, le 8 avril 1978, elle choisit de mettre sa vie religieuse sous la protection de sainte Catherine Labouré. Et puis, sa maman ne s’appelle-t-elle pas Catherine ? Délicatesse de Jeanine. Elle prononce ses premiers vœux le 28 avril 1979 et fait profession perpétuelle le 3 juillet 1982. Sœur Marie-Catherine respire la bonté et la gaieté. Elle travaille à l’atelier de conditionnement. En 1996, elle devient économe de la communauté. Pendant plusieurs années, elle sera également une des conseillères du monastère de Thiais.
En 2000, elle fait partie des sœurs fondatrices du monastère de Menton ; elle sera responsable pendant un certain temps de la jeune communauté mentonnaise. Elle aimera beaucoup Menton. Là , elle tissera de belles amitiés. Elle aura aussi la joie de se rapprocher de son frère demeurant à Nice. Douze ans de vrai bonheur. Mais en 2012, le monastère de Menton doit fermer ses portes. Ce sera pour sœur Marie-Catherine et ses sœurs une grande épreuve mais vécue dans une foi profonde. Simplement, elle reprend sa place au sein de la communauté de Thiais. Le fruitier lui est confié. Ce qui ne peut que la réjouir, elle, qui aime tant le jardin et le grand air. A Menton, ne la voyait-on pas à plus de 80 ans monter dans les arbres fruitiers pour cueillir leurs fruits?
Petit à petit cependant, ses forces diminuent, et son cœur fait des siennes… ce qui lui vaut plusieurs hospitalisations, en particulier entre 2020-2022. Elle intègre alors une des chambres de l’infirmerie. Le monastère étant en travaux, l’infirmerie sera pendant deux années au second étage du bâtiment d’accueil.
Enfin, en novembre 2022, la nouvelle infirmerie étant terminée, les sœurs peuvent donc intégrer leur nouvelle chambre. On verra ainsi sœur Marie-Catherine, au cours de novembre 2022 faire des allées et venues entre le second étage de l’accueil et le premier étage du nouveau bâtiment, pour porter ses affaires personnelles de sa chambre à la nouvelle. On lui a bien proposé de l’aide mais… en ayant encore la force, elle a voulu prendre soin elle-même de son déménagement certainement pour éviter un travail supplémentaire à ses sœurs….
Malheureusement, elle profitera peu de son nouvel environnement car une méchante bronchite et un zona douloureux obligeront ses sœurs à l’hospitaliser. A un moment, on a pu penser qu’elle sortirait de ce mauvais pas mais vite son état s’est considérablement affaibli. À l’hôpital Émile Roux de Limeil-Brévannes, bien soignée, entourée de Jean son frère, de ses sœurs jour et nuit durant ses derniers jours, elle a terminé son beau pèlerinage d’ici-bas, le 17 février 2023, à 9h15, au moment où au monastère résonnait le chant d’entrée de la messe du jour « Gloire à toi Marie ».
Voici quelques mots personnels retrouvés dans un carnet :
« Ma vraie demeure, le cœur miséricordieux de Jésus ; là je suis unie à Marie ma mère, à saint Joseph et à tous ceux que j’aime… ».