Mois de juin, mois du Sacré Coeur. Ce texte, tiré des textes-sources de l’Annonciade, ouvre un chemin devant nos pas :  l’amour de charité devant circuler dans nos relations journalières : 

Quand  [Jeanne]  allait  dans quelqu’une de ses demeures, elle venait toujours prendre congé de ses filles. Elle leur disait : « Mes filles, mettez- vous en peine de faire des progrès. Soyez bonnes, craignant et aimant Dieu, aimez-vous les unes les autres. En vous voyant faire cela, on reconnaîtra que vous êtes filles du Prince de la paix et de la glorieuse Vierge Marie. […]

Elle recommandait, à [tous] de vivre chastement et vertueusement, chacun selon son état, en faisant mémoire de la mort et de la Passion de Notre Seigneur, car c’est d’elles que procèdent tous les pardons que nous recevons, d’être aussi patients dans l’adversité, pacifiques avec le prochain, de n’être ni des mécontents, ni des détracteurs et de dire les dix « Ave Maria » en l’honneur des dix vertus et plaisirs de la glorieuse Vierge Mère afin qu’elle leur obtienne de Dieu de bien garder ses dix commandement. […]

Elle disait que la chose qu’elle désirait le plus dans son Ordre, c’était la corde à trois cordons, c’est-à-dire,  que la mère ait de l’amour envers ses sœurs, que les sœurs aient de l’amour envers la mère, et le troisième, que les sœurs aient de l’amour les unes envers les autres. […]

C’est là, justement, ce cordon mystérieux et ce triple lien dont parle le Sage dans l’Ecclésiaste, et qu’il  nous représente comme indissoluble : « un triple lien ne se rompt pas facilement.» Comme il n’y a que la discorde et les animosités qui peuvent rompre le lien sacré d’une parfaite union, cette grande servante  de Dieu  recommandait  fort  à la mère  Ancelle  d’en supprimer  promptement le cours […] et de renouer  en même temps le lien de l’union par une réconciliation  charitable  entre   les   personnes   qui l’auraient altéré, afin que, comme dit saint Paul, « le soleil ne se couche jamais sur votre colère. » Elle voulait même que ses filles portent jusqu’à  l’extérieur ce feu de la sainte charité brûlant dans leur cœur, par un certain épanchement de joie sur le visage qui en fasse connaître la sincérité.

 

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