La troisième condition de la pauvreté consiste à partager généreusement avec le prochain ce que nous avons. La véritable pauvreté de Marie est d’être étroit et sévère envers soi-même, mais large et très généreux à l’égard du prochain (Bx P. Gabriel-Maria)
Voici un point du sermon concis ! Si peu de mots qui disent un essentiel : la pauvreté est offrande, offrande de nous-mêmes, de tout ce que nous avons. Tous nos biens nous sont donnés par Dieu pour construire une relation avec les autres. Ainsi, nous citions Zachée la dernière fois : le partage de tout ce qu’il a  le fait entrer en relation avec les autres. En revanche dans la fameuse parabole du pauvre Lazare, le riche sans nom ignore celui qui mendie à sa porte. Il n’a strictement aucune relation avec lui. Et pourtant il est capable de le nommer quand il paraît devant Abraham. S’il avait partagé sa table avec Lazare, il aurait construit un pont entre lui-même et ce pauvre homme….et aussi avec le Seigneur !
Tous les biens sont reçus et « tout ce qui n’est pas donné est perdu » disait Mère Teresa en reprenant un proverbe indien. Il y a une chose que nous avons en propre : c’est notre péché ! Et bien même l’aveu de notre misère nous fait plus proche les uns des autres. Il n’y a même pas mieux pour construire un pont que de dire humblement : j’avoue mon péché et j’en demande pardon.
Le partage laisse jaillir la vie de Dieu au lieu de lui faire écran. Le partage fait devenir chacun une personne au sein de d’une communauté de frères tandis que l’avarice me fait être un individu isolé qui n’a pas besoin des autres – et qui ne veut pas voir que les autres ont besoin de lui.
Ces quelques mots nous invitent avec insistance à la générosité, qualité répétée à deux reprises dans ce court paragraphe. En même temps il nous est indiqué la voie d’une grande exigence dans notre mode de vie sobre et dépouillé. Et plus que cela dans toute forme d’avoir. Avoir peu, le strict nécessaire, et donner, se donner soi-même. Nous sommes souvent tentés par le contraire parce que nous avons besoin de nous sentir en sécurité. Pour vivre ce troisième conseil du Père Gabriel Maria et cultiver la vertu de pauvreté, il faut peu à peu passer d’un besoin de sécurité tout humain à un abandon total et confiant en la Providence divine. En Dieu seul est l’authentique sécurité que lui seul peut nous donner. « Ne vous inquiétez de rien ! »
Justement, voici le temps de l’Avent désormais tout proche. La société en fait un temps hautement commercial avec paillettes, illumination des rues et vitrines alors que la Vierge Marie Immaculée nous invite à un temps de silence, de recueillement et de sobriété heureuse. Adopter cette sobriété d’être et de vie, généreuse avec nos frères et sœurs en humanité est un chemin tout trouvé pour se préparer à la Nativité du Seigneur, Roi d’humilité.
Sœur Marie de l’Annonciation, ovm