Que de cœurs ! Que  d’invitations à prendre le chemin du cœur, le mien, le vôtre, celui de Dieu surtout : Certains diront que c’est une simple coïncidence. Mais je crois que c’est tout simplement providentiel. Le jour où les amoureux  fêtent leur amour, Jésus nous emmène au désert : «je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur….je te fiancerai à moi pour toujours ; je te fiancerai à moi dans la tendresse et la  miséricorde » (Os 2, 16.21) En ce mercredi 14 février 2024, le Divin Père entre les mains de qui nous nous remettons avec confiance  met  en lumière tout l’amour divin contenu dans un cœur humain : celui de Jésus, son Fils bien aimé. Ce n’est sûrement pas un hasard : nous sommes créés pour aimer et être aimés disait Mère Teresa de Calcutta. Mais de quel amour s’agit-il ?

Jésus nous le dit aujourd’hui avec force, employant les signes qui nous sont familiers. Un cœur : qui donc ne comprend pas ce message ? Un cœur ouvert, blessé par nos indifférences, nos infidélités, nos froideurs, nos « je m’en fiche » ! Un  cœur ouvert que Jésus nous montre en le montrant à Sainte Marguerite Marie il y a 350 ans. Un cœur ouvert à tous ; un cœur brûlant d’amour. Un cœur qui ne s’impose pas mais qui s’expose. Un cœur qui nous attire au désert pendant 40 jours afin de vivre un cœur à cœur : le cœur de Jésus plongé dans le mien, dans le vôtre, dans celui de chaque être humain et aussi mon cœur, le votre plongé en Ce Divin cœur en un cœur humain qui nous dévoile le vrai cœur de Dieu, riche en miséricorde. L’humanité  mendie sans le savoir cette rencontre par la multitude de ses violences, de ses misères, de son péché, de ses idoles aliénantes. L’humanité blessée mendie par le cri de sa souffrance le Cœur doux et humble de Jésus : « Chargez-vous de mon joug et mettez vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes »(Mt 11, 29)Jésus nous invite à une pause, il nous convie en son cœur.

Le Père Gabriel Maria, il y a 500 ans nous  invitait aussi à accueillir cet amour en nous livrant au  Sacré Cœur comme Jésus lui-même s’est livré pour nous. « Notre cœur, c’est ce que Jésus aime le plus et c’est la seule chose qui nous demande. Pour avoir notre cœur, il en est mort : par cela, il a bien montré qu’il l’aimait » (Les sources, p. 956 : Sermons sur les dix vertus.)

Sainte Jeanne de France a expérimenté cette union du cœur à celui de Jésus : le Père Gabriel Maria demandait à Sainte Jeanne de France : «Et qu’y avait-il, ma fille, à votre banquet ? » Elle lui dit : «Mon père,  il y avait deux cœurs sur un plat, et la Vierge Marie me disait de manger. Après, Jésus me demandait mon cœur. Je mis la main à ma poitrine pour lui chercher et tirer mon cœur, mais je ne le trouvais pas, ce dont je fus étonnée. Et le doux Jésus me regardait très doucement.» La sainte Dame n’avait pas de cœur, car il était plus au cœur de Jésus qu’elle aimait, qu’en son corps qu’il animait. Elle était au degré d’amour unitif et transformatif. (Les Sources, p. 137-138, Chronique de l’Annonciade).

 

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