C’est aussi Marie patiente que nous devons  posséder en nous. La patience est une vertu très parfaite et très difficile à acquérir. De la patience et de l’endurance de la Sainte Vierge Marie, nous en avons entendu bien des choses. Quant à la patience que nous devons nous-mêmes pratiquer, cinq conditions sont à réaliser. (Bx P. Gabriel-Maria)

 30 mars 2024,  De la patience et de l’endurance: à l’heure où je prends enfin le clavier  de l’ordinateur pour méditer cette nouvelle étape du sermon du Père Gabriel Maria  nous vivons la Semaine Sainte. La Semaine des semaines, la clé de l’histoire et du cosmos, la clé de mon histoire, de mon existence et de la route personnelle de chaque être humain.  Sans cette clé, on plonge tôt ou tard dans l’obscurité : où va le monde ? Où va notre pauvre famille humaine ?

Nous avons médité dimanche dernier et vendredi Saint la Passion du Seigneur Jésus : voilà  la Patience !  Elle s’expose là, devant nos yeux si lents à croire et à saisir. « Seigneur Dieu Tu es patience, tu es notre patience » disait Saint François d’Assise.

Patience de Jésus et Patience de Marie, la Mère qui a enfanté ce Jésus, qui est l’unique  témoin de ces années silencieuses à Nazareth pendant environ trente ans. Quel mystère ! Cet homme qui a grandi soumis à Marie et à Joseph, qui a taillé son bois pendant si longtemps, incognito, sans éclat, sans splendeur. Il me semble que le mystère de la mort du Fils unique et de son ensevelissement est déjà là dans cet enfouissement, avec dans le cœur de la Femme cette parole terrible : « Il sera un signe en butte à la contradiction et toi-même une épée te transpercera le cœur » (Lc. 2, 34-35)

Et puis l’Heure de Jésus approche de plus en  plus. Déjà Marie entend  que son Fils est traité de fou, de Belzébul, d’ivrogne et de glouton. Lui le Fils de Dieu. Comment est-ce possible ? Voici maintenant les jours terribles de la Passion. Elle voit son Fils défiguré, insulté, bourré de coups, couvert de crachats et d’insultes, flagellé à deux reprises, condamné à mort, chargé de cette poutre au poids écrasant puisque c’est le poids de mon péché. Et encore, son Fils, le Fils de Dieu né de la Femme, né de cette Femme debout et silencieuse, son Fils torturé par la crucifixion, tourné en dérision, agonisant lentement. Ce Fils qu’elle voit maintenant couvert de blessures,  qui pardonne à ses bourreaux et promet le paradis au bon larron. Son Fils abandonné de tous sauf du disciple bien aimé et de quelques femmes. Ils sont là, au pied de la Croix, ce petit reste qui attend tout de Dieu. Qui tient debout, parce que la Mère est là. La Mère Douloureuse qui est enveloppée des plus épaisses ténèbres qu’aucune créature n’a jamais expérimenté à ce degré. En regardant ainsi la Mère, vous devinez la patience de son cœur et aussi celle de son  Fils qui garde le silence lui aussi. Le silence, la majesté de l’amour qui irradie tant de son visage pourtant si défiguré par mes péchés, mes lâchetés, mes défiances. Seule Marie peut me faire comprendre la patience de Dieu dévoilée dans la patience du Fils. L’amour prend patience, l’amour endure tout, supporte tout…. (1 Co 13, 4-7) : voilà le vrai Visage du Fils, voilà le Vrai Visage du Père.

La patience, l’endurance : dans ce dernier terme, il ya le mot « dur » : oui, il est dur de durer, de cheminer à la suite du Christ sans jamais rebrousser chemin, sans se laisser arrêter par la monotonie, les tentations, les épreuves, le poids du quotidien – car la difficulté du quotidien est qu’il revient tous les jours- « Longue est la route qui serpente devant nous mais nous irons jusqu’au bout ! » chantions-nous autrefois dans les veillées scoutes (chant parachutiste) : ces mots sont aisés à chanter mais quel combat spirituel pour les vivre ! Saint François d’Assise a raison : « Tu es toute notre patience Seigneur ! »

Pour entrer dans cette patience de Dieu, pour poser nos petits pas qui appellent l’Esprit Saint, le Père Gabriel Maria nous donne à nouveau cinq outils. Cinq outils qui, bien que vieux de 500 ans, sont toujours bien pratiques pour l’humain du XXIème siècle.

En attendant de les découvrir avec vous, je vous souhaite une très joyeuse Pâque car cette patience, cette endurance si dures n’auraient aucun sens si elles n’avaient pas cet horizon infiniment désirable : la Vie de Dieu. A bientôt !

Sœur Marie de l’Annonciation OVM

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