La seconde condition requise à la vertu de patience est de la pratiquer de telle manière que jamais nous ne nous plaignions, ni ne murmurions, quoi qu’on nous fasse, à tort ou à raison alors même que nous pensons avoir très bien agi, s’il arrive qu’on nous désapprouve, et qu’on nous rende le mal pour le bien, il faut encore s’abstenir de murmurer, et garder la paix. Il arrive parfois que nous acceptions avec joie l’injustice sur le moment, mais ensuite elle commence à nous tourner dans la tête, nous nous demandons pourquoi on nous fait ces mépris. C’est le murmure qui se lève et qui cherche à prendre place dans notre cœur. À l’instant, il faut lui résister, le mettre dehors et ne nous mécontenter de rien. (Bx P. Gabriel-Maria).
« Tu es le seul Saint Seigneur Dieu […] Tu es patience » chantait Saint François d’Assise dans ses Louanges de Dieu
Dieu est patience… En cette vertu de patience et par les deux autres qui viendront ensuite, nous approchons du bout du chemin – le chemin de l’Amour qui est quelqu’un. Les trois dernières étapes de notre itinéraire des dix vertus mariales sont des vertus unitives. Cela signifie que par leur mise en Å“uvre nous coopérons à l’action de l’Esprit Saint qui nous unit au Christ. Ce n’est plus nous qui vivons c’est le Christ qui – enfin – peut vivre en nous. Et par le Christ nous voguons désormais toujours plus loin dans la divine intimité.
Si quelqu’un veut venir à ma suite dit Jésus (Mc 8, 34) : Il est vrai que le chemin se resserre, il nous interroge : veux-tu vraiment suivre le Seigneur jusqu’au bout de l’amour ? L’Amour n’agit jamais par la contrainte. Dieu nous laisse libre de le suivre : si tu veux ! Aussi en abordant cette vertu de patience nous sommes aussi interpellées.
Cette patience dépasse maintenant la façon de vivre les contrariétés du quotidien. Elle dépasse aussi notre nature : elle est un don de Dieu. Elle est un appel à entrer dans le temps de Dieu.
En lisant les conseils du Père Gabriel Maria on peut être vraiment déroutés et tentés de renoncer : ne jamais se plaindre, ne jamais murmurer, quoi qu’on nous fasse, à tort ou à raison… Garder la paix quoi qu’il arrive. Nous voilà en plein combat spirituel. Qui n’a pas expérimenté ce premier mouvement par lequel sur le moment on accueille sans broncher l’injustice mais ensuite le murmure se lève et l’étincelle devient un incendie immaîtrisable dont nous sommes la première victime. Ce tourbillon qui s’empare de notre tête comme cette bête tapie à la porte de Caïn que tôt ou tard nous ne pourrons plus dominer.
Garder la paix – comment arrêter cette tête qui se met à tourner comme un vélo en pleine vitesse ? Je vous propose plusieurs outils dans ce combat pour arrêter le murmure bruyant et retrouver la paix. Le premier et de se mettre à genou devant Dieu et de rester le temps qu’il faut pour retrouver le calme et la paix. Vous pouvez lui adresser des paroles de louange pour remplacer le brouhaha intérieur. Je vous conseille aussi de vous plonger dans la nature : marcher en respirant à fond, regarder la beauté de la Création, sentir le sol ferme sous nos pieds. Écrire ce murmure ou le dessiner, cela aide beaucoup à prendre de la distance. Vous pouvez aussi dire « Au Nom de Jésus je te l’ordonne esprit de trouble et de division, sort de mon cÅ“ur et n’y revient jamais plus A
Le démon déguerpira sans tarder. Dire un Ave Maria et la Vierge Marie vient aussitôt à notre secours. À l’instant, il faut lui résister, le mettre dehors et ne nous mécontenter de rien. Le père Gabriel Maria insiste sur la promptitude du combat à mener : n’attendons pas que le feu s’étende, que la bête tapie à notre porte n’entre en action. Tout de suite : « Dieu, viens à mon aide ! »
Peut-être avez-vous un autre moyen : mais ce qui est important c’est d’en faire usage ! Et puis ce combat contre le murmure a un grand avantage : je peux chercher en effet la cause de cette impatience qui engendre mes murmures au-delà du « facteur déclenchant » : Qu’est-ce que cela fait sortir de moi ? En quoi suis-je atteinte par ce qui vient de se passer ? Au bout de ce combat, nous trouverons notre vrai visage.
Tous ces outils sont précieux pour mettre une distance avec ce tumulte, ne pas se laisser assimiler par ce dernier et surtout retrouver la paix le plus vite possible car douce est la paix intérieur. En elle peut se réfléchir le visage du Fils de Dieu. Cette paix qui est un fruit de l’Esprit Saint.
Le mois de juin est celui du Sacré Cœur : demandons lui d’accorder nos cœurs au sien, doux et humble. A bientôt !
Sœur Marie de l’Annonciation, ovm
Week-end au monastère pour les jeunes adultes le 29-30 juin : Le Parcours Renaître d’En Haut reprendra ensuite au mois d’octobre
Ce samedi 8 juin de 10h00 à 14h00, 5ème rencontre du Parcours Magnificat pour les jeunes femmes qui s’interrogent sur la vie religieuse. Le parcours Magnificat reprendra ensuite à la fin du mois de septembre.
Le vendredi 28 juin de 20h00 à 21h15, école d’oraison au monastère de l’Annonciade : cette proposition est ouverte à tous.