« Nous devons, disait encore notre père, planter ces deux vertus(la pureté et la charité) si profondément en notre cœur, qu’à l’instant même où une parole de médisance ou contraire à la charité viendrait à frapper nos oreilles, nous prononcerions le nom de Madame notre Fondatrice, pour donner à entendre que cela est contraire à son désir et à sa volonté, et ne peut donc se faire […] Saint Bonaventure étant encore jeune religieux dans son Ordre, avait coutume d’appuyer sa tête sur sa main et de se plaindre de migraine quand, au lieu de s’entretenir de Dieu, on passait son temps à plaisanter. Il montrait ainsi la peine que lui causait ce bavardage, en sorte que les causeurs en étaient confus et finissaient par se taire. De même devons-nous, comme saint Bonaventure, avoir mal à la tête quand on parle de quelque chose qui ne se rapporte ni à notre Époux, ni à notre Mère Marie et ne contribue en rien à leur faire plaisir. » (L’Annonciade, Les Sources, Thiais 2010, p. 1026)
Combien le père Gabriel Maria ainsi que sainte Jeanne de France insistent sur les paroles qui sortent de notre bouche ! D’un bout à l’autre des textes qui nous sont parvenus ce sujet revient avec force. Bien sûr, dans les lignes ci-dessus, le père Gabriel Marie s’adresse aux premières annonciades. Mais ils sont toujours d’actualité et il n’y a rien de nouveau sous le soleil.
Imaginons un instant :
Si chacune de mes paroles étaient bienveillantes,
Si elles ne rayonnaient que la Bonté et la Miséricorde divine
Si tous ces mots qui sortent de ma bouche n’étaient que pardon, charité, compassion.
S’ils étaient louange incessante montant vers le Seigneur
S’ils savaient se faire silence pour écouter, regarder sans jugements, sans interprétation.
Si mes paroles savaient regarder….
Si elles étaient accueil.
Si mes mots n’étaient que paix
Alors le monde serait sur le chemin de la vraie paix qui est le Christ.
Oui, notre façon de parler, tous nos mots peuvent construire ou détruire, tuer ou donner la vie, embellir ou enlaidir, bénir ou maudire
Et si on commençait aujourd’hui car demain sera sans cesse reporté ! Et le choix de paroles de paix contribueront grandement à éteindre tant de conflits qui enflamment le monde. La révolution de nos mots sera une si féconde révolution !
Je vous souhaite un bon carême désormais tout proche. Soyons semeurs de paix pendant ce temps de grâce ! Avec toute ma prière,
sœur Marie de l’Annonciation OVM