Il existe en Pologne une tradition très populaire apparue dès le XIVème siècle et à laquelle les polonais restent très attachés, y compris ceux qui ne sont plus très pratiquants. Le samedi Saint dans la matinée, il convient d’aller dans sa paroisse faire bénir un petit panier orné contenant les aliments qui seront mangés au petit déjeuner pascal.
Garni d’un napperon brodé blanc ou en dentelle, le panier est décoré de fleurs fraîches et de branches de buis, le buis symbolisant l’espérance de la Résurrection et de la vie éternelle. Si, à l’origine, il ne contenait qu’un pain cuit en forme d’agneau, symbole du Christ ressuscité, la composition des mets bénis s’est bien enrichie.
La liste des aliments traditionnels polonais pour le petit déjeuner pascal dénombre symboliquement sept mets : une figurine d’agneau en sucre ou en brioche représentant l’Agneau de Dieu, des œufs peints ou décorés selon la tradition des « pisanki » pour symboliser la vie nouvelle ; le raifort, cette plante-racine amère qui symbolise la souffrance du Christ pendant sa passion; un pain, qui symbolise à la fois le Christ ressuscité et la prospérité ; du sel qui, selon la tradition polonaise, est présenté aux hôtes en signe de bienvenue et d’hospitalité ; de la charcuterie, saucisses ou jambons, pour assurer la santé et l’abondance ; enfin, une « babka » la brioche traditionnelle de Pâques.
Etant contemplatives, nous ne nous déplaçons pas à la paroisse mais c’est le curé qui vient à nous, après avoir annoncé le dimanche précédent que la bénédiction des paniers aurait lieu dans notre église à 11h45. Ainsi, nos plus proches voisins viennent aussi avec leur petit panier. Dans certaines régions, le curé vient avec un petit panier vide et il est d’usage de lui donner une petite partie du nôtre.
Il me semble que le Pape François, de sainte mémoire, aurait apprécié cette manifestation de foi populaire qui témoigne d’une confiance en Dieu et qui permet de retrouver le sens de Dieu, et de donner à croire qu’il peut me guérir, me nourrir, me protéger.
Dans le même registre, les prêtres, les religieux et les chrétiens fervents, durant tout au moins l’octave pascal, vous saluent en arrivant en disant « Christ est ressuscité ! » à quoi vous devez répondre « Il est vraiment ressuscité ! » Alléluia !