« Une fois que nous aurons trouvé la Croix, notre unique désir sera d’être réchauffé et enflammé du feu de l’amour que nous trouvons dans la Croix. Trouvé et obtenu là , nous nous efforcerons de le conserver et de l’entretenir. Et, à cette fin, nous donnerons à ce feu les deux choses qui nous servent à conserver le feu matériel en ce monde : le bois et les cendres. Par les cendres, avec lesquelles on couvre et on entretient le feu, nous entendons la méditation des fins dernières, que sont la mort et le jugement dernier. Ce sont là de bonnes cendres pour conserver le feu de l’amour. Pour l’entretenir et le raviver quand il faiblit, il nous faut du bois, c’est-à -dire, des bonnes œuvres. Les bonnes œuvres allument en nous le feu de l’amour. Négligeons-nous d’y mettre le bois des bonnes œuvres, il ne tardera pas à s’éteindre ».  (Bx P. Gabriel-Maria).
Chers tous et toutes
Une nouvelle fois je suis très en retard : décidément, je crois que cette lettre va devenir bimestrielle !  Mais plongeons sans tarder dans le vif du texte.
Dans les premières lignes, le « trouver » revient trois fois. Nous sommes orientés avec une certaine insistance vers la Croix et l’Amour du Christ : la Croix = l’Amour
Nous parlons souvent de « chercher », chercher Dieu, chercher son Visage etc.
Mais on le trouve ! on trouve Dieu. Et d’ailleurs, il nous trouve le premier ! On ne cherche pas Dieu en vain. Il est toujours avec nous, en nous, proche de nous ; si intime dans le fond de nous-mêmes.
Le bois et la cendre : deux éléments bien concrets pour conserver ce feu de l’Amour divin qui jaillit de La Croix. L’amour s’entretient. Si je n’entretiens pas le feu de l’amour dans mon cœur de moniale, dans un couple, dans toute autre relation humaine, je ne dois pas m’étonner qu’un jour ça casse faute d’un amour nourri de petits actes quotidiens qui expriment cette flamme et la fond grandir jour après jour. Ainsi pensons aux dix vierges de la parabole : les sages et les imprudentes ont chacune leur lampe, elles s’endorment toutes en attendant l’époux, elles ont toutes également une lampe : la seule différence est dans la file d’huile. Un petit détail mais qui a le plus d’importance.  Si nous ne voulons pas être à court d’huile pour faire brûler la lampe sans interruption, il faut y mettre de l’huile et des brindilles qui gardent le feu toujours vif.
Le père Gabriel Maria nous propose deux brindilles et il ne nous trompe pas dans son conseil. D’abord il nous encourage à considérer les fins dernières et notre mort. Nous n’y pensons pas beaucoup à notre époque et pourtant c’est essentiel. Cette brindille nous oriente vers le sens de la vie et le sens de notre mort, la première s’enracinant dans la deuxième. Nous sommes des pèlerins sur la terre et la vie passe si vite. Et même, la vie ici-bas est fragile : en un rien, nous pouvons franchir la porte du Royaume des Cieux. C’est même le jour le plus important de notre vie, aussi il vaut la peine d’être envisagé et surtout préparé chaque jour, comme une mariée prépare sa belle robe de noces non pas à la dernière minute mais longtemps à l’avance.
La deuxième brindille, ce  sont les bonnes œuvres dit le père Gabriel Maria. Les bonnes œuvres ce sont tous les actes bons que nous faisons : Jésus est passé en faisant le bien et nous sommes appelés a faire de même pour lui ressembler. Cette brindille est concrète : l’amour n’est pas dans les nuages mais dans des actes. Et ces actes de renoncement pour laisser de la place à Dieu et aux autres, pour prendre soin de chacun, pour soulager les souffrances et les peines de ceux qui nous entourent etc.
L’été est là avec les vacances : mettons dans nos bagages ces deux brindilles : elles ne prennent pas de place, ne pèsent pas lourds mais elles changeront votre vie en la remplissant de l’Amour du Christ manifesté sur la Croix Bonnes vacances à ceux qui en ont et bon courage à ceux qui n’en ont pas,
                                                                      Sœur Marie de l’Annonciation OVM