Le dimanche 4 février le Père Eric Vinçon, nouveau vicaire général de notre diocèse préside la messe de la Solennité de Sainte Jeanne de France entouré du diacre Jean-Pierre Brunet. Près du chœur sont installées sur des tapis, une vingtaine de petites « Troubadours de la paix ». Toutes très sages.
L’assemblée est priante et nombreuse, avec beaucoup de familles. Notre vicaire général apprécié de tous,  prononce une homélie qui est très écoutée, parce qu’elle trouve écho en chacun des cœurs ! En voici un petit extrait :
 » Ainsi, rendons grâce à Dieu pour la vie de Ste Jeanne de France. Au moment de sa canonisation en 1950, le Pape Pie XII disait : « Jeanne est du nombre de ces saints, dont la lumière, naissante et croissante, rayonne aux yeux de tous les fidèles; elle marche, elle monte, entraînant dans son sillage de clarté tous ceux qui savent encore regarder, comprendre, apprécier les vraies valeurs de la vie. » Le Pape Pie XII décrit ici merveilleusement bien l’expérience pascale de Jeanne. Tout dans sa vie semble ténébreux : Jeanne est une fille, son père aurait préféré avoir un garçon; Jeanne, objet de stratèges politiques, inconsidérée, sujette aux critiques à cause de son handicap, bafouée au moment où on a voulou déclarer nul son mariage; Jeanne, mise de côté, renvoyée à la périphérie dans le Berry, à Lignières… Et pourtant se dégage d’elle ce « sillage de clarté », car Jeanne, c’est la fidélité, la droiture, le courage; Jeanne, c’est la joie de croire avec cette foi transmise et approfondie grâce à l’accueil et l’amour de ceux qui l’ont accueilli et accompagné dans le Berry; Jeanne, c’est la vie ressourcée au puits de grâce du coeur de Marie, Mère de Dieu et Mère pleine de compassion et de miséricorde. Dans ce coeur qui conduit au Fils, Jeanne trouve la joie d’être chrétienne, s’oubliant pour être présente auprès d’un peuple souffrant, portant le souci de la justice et de l’éducation d’un peuple en attente. Les berrichons ne s’ sont pas trompés : ils l’appelleront rapidement la « Bonne Duchesse » percevant en elle une femme dont la vie n’avait qu’un seul but : chercher avant tout comment plaire à Dieu, en vivant l’Evangile comme l’a vécu la Vierge Marie, cette quête s’incarnant dans la création en 1502 de l’Ordre dont vous continuez, mes soeurs, à écrire l’histoire.Â
Enfin, dans une conférence sur Jeanne de France prononcée il y a quelques années, j’ai relevé la phrase suivante :  » Dieu a vu le coeur de Jeanne, il a vu la beauté de son âme tandis que le monde ne voyait que son corps handicapé ». A travers cette expression, nous pouvons déceler l’actualité du message de Jeanne qui pourrait nous interpeller dans nos sociétés qui ont du mal à appréhender dans un sens existentiel cette question du handicap.
Finalement, le message de Jeanne ne viendrait-il pas interroger nos propres existences, nos propres consciences? Où donc est ton âme? Où en es-tu de ton chemin de vie avec le Christ? Qu’as-tu fait de ton baptême, comment y es-tu fidèle?
Ô Jeanne, vous qui êtes auprès de Dieu, nous vous confions notre monde, notre pays, notre Berry. Montrez nous le chemin de la vie, ce chemin de sainteté sur lequel vous avez marché fidèlement avec la grâce de Dieu et en présence de Marie. Jeanne, montrez nous le chemin du bonheur, intercédez auprès de Dieu pour que nous puissions goûter avec vous cette joie de vivre et de croire. Jeanne, apprenez nous à « élargir l’espace de notre tente, à déployer les toiles de notre demeure, à allonger nos cordages et à renforcer nos piquets » afin d’accueillir dans nos vies le Ressuscité qui créé toute chose nouvelle ! «Â
A la fin de la messe, après le Magnificat, les troubadours ont chanté le « chant des Troubadours ».
Voici les paroles :
   Â
 Chant des Troubadours de la Paix
Refrain :  Les Troubadours de la paix, En tout lieu se tiennent prêts,
      A chanter par leur vie, les vertus de Marie.
Â
Pureté pour être tout accueil à Dieu,
Prudence pour penser parler et agir au mieux,
Humilité pour un service joyeux.
Foi en Celui qui nous aima le premier,
Louange pour Le remercier,
Obéissance pour aimer comme il nous a aimé.
Pauvreté pour n’être qu’à Dieu attaché,
Patience pour persévérer dans les difficultés,
Charité et compassion pour vers l’autre se tourner.